Les températures grimpent, mais pour de nombreux Franciliens, l’agonie de la fournaise s’intensifie. L’Institut Paris Région alerte : plus de la moitié de la population régionale est en proie aux îlots de chaleur. Plus de 6 millions de Franciliens, soit 51 % des ménages, vivent dans des enclaves urbaines où les températures nocturnes estivales pourraient être moyennes à élevées. La cartographie de vulnérabilité de l’Institut Paris Région et ses facteurs Trois catégories de facteurs ont alimenté un indice de vulnérabilité échelonné de 1 à 9 par zone résidentielle. Les îlots de chaleur urbains, nés de l’urbanisation dense et du manque d’espaces verts, ont un rôle déterminant . La nuit, c’est le plus pertinent, la chaleur diurne ne s’évacue pas, Erwan Cordeau Explique Erwan Cordeau, spécialiste du climat à l’Institut Paris Région. En ville, le rayonnement infrarouge est capté, contrairement aux espaces ouverts où la température peut grimper en l’absence d’ombrage, mais chute rapidement. À noter que des prêts travaux permettent de financer la rénovation énergétique du logement pour les personnes souffrant de fortes chaleurs, en facilitant l’installation de solutions de refroidissement et d’isolation thermique adéquates. Fuite des privilégiés hors de la fournaise Cet écart entre zones urbaines et rurales peut atteindre 10 degrés la nuit , affectant la santé de la population urbaine. Le manque de sommeil accroît les risques de problèmes cardiovasculaires, dépression, diabète et obésité, révèle une étude de l’université de Pennsylvanie. L’habitat et l’âge accentuent la vulnérabilité. Les enfants de moins de 5 ans, les aînés et les résidents proches des routes, où l’ozone est plus concentré, subissent davantage. Important Les inégalités se dessinent : les nantis quittent la ville en périodes de chaleur, aggravant les conditions pour les quartiers populaires. L’urbaniste Erwan Cordeau note que Les XVIIIe, XIXe, XXe arrondissements et certains secteurs de Seine–Saint-Denis et du Val-de-Marne sont plus densément habités l’été. Erwan Cordeau Face à ce constat, l’Institut Paris Région prône la protection des îlots frais et la renaturation urbaine, notamment la restauration d’espaces verts et la réouverture de cours d’eau . L’adaptation pour atténuer la vulnérabilité aux pics de chaleur devient cruciale. L’expert rappelle l’importance de sensibiliser les communes à la prévention, particulièrement pour les plus vulnérables, pour relever les défis liés au changement climatique et à la canicule. À retenir Plus de 6 millions de Franciliens, soit 51 %, endurent la fournaise des îlots de chaleur urbains. La cartographie de vulnérabilité publiée par l’Institut Paris Région révèle un lien crucial avec l’urbanisation dense et le manque d’espaces verts. Les plus vulnérables, comme les enfants et les aînés, souffrent davantage. Les nantis fuient la ville, intensifiant les inégalités. L’Institut recommande la protection des îlots frais et la renaturation urbaine pour atténuer la vulnérabilité aux pics de chaleur.