Les effets du réchauffement climatique ont un impact significatif sur les finances des compagnies d’assurance et de prévoyance. En effet, rien qu’en 2022, les indemnisations versées aux victimes de sinistres climatiques ont atteint 10,6 milliards d’euros, soit une hausse de +65 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les aléas climatiques pèsent sur le modèle économique des assureurs Les inondations, les incendies, les périodes de sécheresse ou encore les chutes de grêles liés au réchauffement climatique occasionnent une hausse vertigineuse des indemnisations à prendre en charge par les compagnies d’assurance. Aujourd’hui, le système d’assurance habitation repose sur la mutualisation du coût et répartit les charges liées aux risques à tous les assurés répartis sur le territoire français. Cependant, avec le changement climatique, certaines régions sont bien plus touchées que d’autres. La question qui se pose est donc de savoir si tous les assurés devront continuer à payer le prix fort ou s’il n’est pas plus pertinent d’envisager une répartition géographique des primes. ImportantLe 26 mai dernier, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a annoncé le lancement d’une mission d’experts chargée d’étudier le rôle du secteur de l’assurance face aux enjeux du changement climatique. L’objectif est de garantir la capacité des compagnies à prendre en charge les dommages. Deux mois auparavant, les assureurs avaient plaidé en faveur d’une augmentation de la surprime pour les catastrophes naturelles. Celle-ci représente actuellement une cotisation annuelle de 25 euros par ménage. Aux États-Unis, certains assureurs désertent les régions les plus exposées L’impossibilité d’assurer un bien en raison de sa localisation dans une région fortement exposée aux risques climatiques est déjà une réalité aux États-Unis. De grandes compagnies telles que State Farm refusent désormais de nouvelles souscriptions pour les habitations situées en Californie. Les feux de forêt à répétition liés aux sécheresses ont largement contribué à cette décision. De nombreux propriétaires américains se retrouvent alors désemparés face à la multiplication des risques. En France, le retrait des compagnies d’assurance n’est pas encore d’actualité, mais le modèle économique actuel ne parvient plus à faire face aux conséquences du dérèglement du climat. Dans un contexte d’inflation généralisée, une simple augmentation des primes d’assurance risque de fragiliser les ménages français. Une réflexion globale sur le modèle économique de la prévoyance devient alors nécessaire, car dans l’ensemble, le secteur de l’assurance n’est pas préparé. À retenir Le dérèglement climatique pèse sur le modèle économique des compagnies d’assurance. Une réflexion profonde sur l’avenir du secteur devient nécessaire.