Au sein de l’Union européenne, les boîtes noires sont désormais exigées pour toutes les voitures sorties d’usine. Dans un avenir proche, cette obligation s’étendra aux modèles d’occasion. Conséquence d’une loi européenne, cette mesure défend l’objectif de rendre plus sûre la circulation sur les routes. Cependant, plusieurs conducteurs se déclarent sceptiques sur la capacité de cet appareil à réussir à l’atteindre. Le Parlement européen avait adopté trois ans auparavant le règlement (UE) 2019/2144 pour renforcer la prévention routière. En application de cet acte législatif, toutes les automobiles construites en Europe embarquent une boîte noire depuis début mai dernier. Les compagnies d’assurances se présentent probablement comme les grands bénéficiaires de ce nouveau dispositif. Ces établissements soutiennent que la responsabilisation des usagers de la voiture grâce à cet instrument provoquera un amoindrissement des accidents. Un écroulement de 20 % a été évoqué. Certaines de ces entreprises proposent déjà cet objet, permettant d’économiser si le conducteur rentre dans la catégorie « responsable ». Le dispositif sera à terme obligatoire pour tous Concrètement, ce boîtier a été créé pour relever des données qui seront traitées en cas d’accident : Bouclage de la ceinture ; Localisation GPS ; Régime moteur ; Force d’impact ; Freinage ; Accélération ; Vitesse ; Etc. La déléguée générale de l’association Prévention routière, Anne Lavaud, a précisé que ce dispositif ne consigne : […] Aucune donnée personnelle, que des données qui concernent le comportement du véhicule. Anne Lavaud Si l’ensemble des indicateurs dénotent une conduite respectant les règles de prudence, une réduction de cotisation d’assurance auto est accordée. Tout compte fait, ce type d’offre existe déjà depuis longtemps. Cependant, il deviendra bientôt impératif et non plus facultatif. Chaque voiture, d’occasion ou neuve, devra en effet être dotée d'une boîte noire dans deux ans. Les assureurs pensent déjà à supporter partiellement la facture au titre de leur installation pour leurs clients. Le prix de cette opération a été évalué à une centaine d’euros. Cet équipement ne règlera toutefois pas tout. Il enregistrera effectivement les renseignements susmentionnés, sur les 30 secondes avant le sinistre et les 10 secondes après sa survenance. Ce qui aidera à mieux établir les responsabilités de l’accident. Cependant, ces informations ne permettront pas de déterminer la cause exacte d’une collision : Une conséquence des conditions météorologiques ; Manque de concentration ; Etc. L’appareil est confronté au rejet de certains conducteurs Pour cette raison, de nombreux conducteurs doutent de l’efficacité de la boîte noire sur le plan de la sécurité routière. Le délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes pense qu’il s’agit surtout d’un coût en plus sur les voitures : On passe à côté de tout le reste, notamment les refus des priorités, l’usage du téléphone au volant, finalement ça n’apportera strictement rien. Par ailleurs, les associations d’utilisateurs de la voiture se méfient des détournements de la mission principale de cet appareil. Pour apaiser l’inquiétude des conducteurs, ce dernier devrait être exploité seulement sur réquisition des forces de l’ordre. Les boîtiers devraient de surcroît être programmés afin de supprimer automatiquement les informations contenues. Anne Lavaud a souligné : Toutes les 40 secondes, les données enregistrées sont écrasées. Anne Lavaud Pour l’heure, les paramètres de stockage des renseignements demeurent malgré tout relativement flous. La Commission nationale de l'informatique et des libertés devra résoudre ce problème et réguler ces outils. L’objectif étant d’assurer la protection des données sensibles des automobilistes. Plus important encore, cet encadrement s’avère indispensable pour limiter le contexte d’utilisation des boîtes noires à celui de l’accident routier.