La revalorisation salariale des aides à domicile qui travaillent dans le secteur associatif de santé pourrait être fatale pour un bon nombre de structures. C’est du moins, l’avis de Hugues Vidor, directeur général d’Adédom constatant que pour des raisons financières, certaines d’entre elles ne seraient peut-être pas en mesure de répondre à ce besoin de trésorerie au risque de se retrouver sur la paille. Dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021, des décisions ont été prises en ce qui concerne les travailleurs évoluant dans les centres de soins infirmiers (CSI), les Services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) ou encore les Services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad). Celles prévoyant qu’à partir du 1er octobre 2021, leur rémunération sera revalorisée à hauteur de 15%. Une bonne nouvelle qui ne manquerait pas de donner le sourire aux plus de 220 000 professionnels concernés et qui a fait échos dans les médias, sur les réseaux sociaux et site comparateur d’assurances selon le directeur général d’Adédom qui a cependant montré ses craintes quant aux impacts de ce dispositif sur certains des employeurs. L’Adédom s’inquiète Dans l’Hexagone, l’Adédom se présente comme l’organisme fédérant les structures de santé évoluant dans le secteur des aides à domicile. Tout cela pour en venir au fait que cette fédération est bien placée pour partager son avis sur le sujet en faisant valoir que ce dispositif est certes pour avantager les salariés, mais qui n’est pas sans risques pour les employeurs. Et les impacts sont plutôt inquiétants selon Hugues Vidor faisant remarquer que : Nous sommes très inquiets, car si nous n’avons pas d’engagements sur ces financements, ce sont des structures entières qui risquent de fermer. Ce serait catastrophique. Hugues Vidor Pour expliquer ce point de vue, ce directeur général d’Adédom a souligné que le problème est d’ordre financier. Ce, étant donné qu’un bon nombre de structures ne disposent pas de trésorerie nécessaire pour satisfaire ce besoin, alors que l’avenant 43 de cette mesure les y oblige et que la CPAM n’a pas encore confirmé son engagement pour verser les sommes nécessaires à cette revalorisation. Ainsi, ce responsable a fait savoir que cette situation concerne principalement les quelque 500 centres de santé pluridisciplinaires ou encore les centres de soins infirmiers (CSI) opérant en zones rurales en précisant que : Pour les Saad ou les Ssiad, nous ne sommes pas très inquiets, car le processus de financement est en route, mais nous alertons particulièrement sur la situation des centres de soins infirmiers. Des aides au financement sont prévues Comme susmentionnée, l’inquiétude de l’Adédom repose essentiellement sur le fait que la CPAM n’a pas encore confirmé son engagement dans le financement de ce projet. Ce qui ne devrait pas tarder à venir selon la Fédération rappelant que des pourparlers ont été effectués auprès du ministère chargé de l’Autonomie pour rassurer les structures concernées. En attendant, ces dernières se doivent de savoir qu’à travers l’avenant 43 et à l’instar des départements qui gèrent les Saad et les Ssiad, l’Assurance maladie est aussi dans l’obligation d’apporter sa contribution dans le financement de cette hausse de rémunération. Et ces organismes ne sont pas les seuls puisqu’il est aussi prévu que le gouvernement y apportera également sa part en y consacrant un budget de 150 millions d’euros pour cette année et à hauteur de 200 millions d’euros à partir de 2022.