En Algérie, alors que la crise est encore en plein dans sa force, le gouvernement a décidé d’accorder une période de répit au marché des voitures de seconde main en mettant en suspension la fermeture administrative des lieux de ventes dans l’espoir de faire sortir la filière du gouffre. Mais rien n’y fait puisque le secteur peine à retrouver sa forme. Face à la crise sanitaire, l’Algérie, à l’instar de nombreux autres pays, a décidé d’adopter des mesures destinées à endiguer la propagation du coronavirus. Elles sont bien nombreuses, mais l’une d’elles mérite d’attirer l’attention en faisant allusion à l’article 110 de la loi des Finances mettant en suspend l’importation des voitures d’occasion de moins de 3 ans. Celui qui s’est accompagné de la fermeture administrative du marché. En vigueur depuis le début de l’épidémie sur le territoire, ce dispositif a eu pour impact de plonger le système dans un gouffre profond selon les observateurs que pour rattraper le coup, le pouvoir public a décidé de déconfiner les lieux de ventes. Jusqu’ici sans trop de succès si l’on croit l’enquête menée par la chaîne de télévision privée algérienne Ennahar TV. Un marché quasiment à l’arrêt Trois semaines après la décision du gouvernement à déconfiner les lieux de vente de voitures d’occasion, Ennahar TV s’est donné pour mission d’en mesurer l’impact en choisissant le marché Sidi Noman à la wilaya de Tizi Ouzou comme terrain d’investigation. L’initiative qui a permis à la chaîne de découvrir qu’à l’instar des nouvelles souscriptions à l’assurance auto, les activités commerciales liées à la filière sont quasiment à l’arrêt. Une situation qui intervient, alors qu’à première vue, les clients potentiels sont bien nombreux à répondre de leur présence si l’on croit le témoignage d’un vendeur s’exprimant en ces termes : Les acheteurs sont partout sur le marché automobile. Ils sont même plus nombreux que ceux de Tidjelabine. Ainsi, après des dizaines de semaines d’attente, tout indique que ces derniers ne sont pas encore prêts à franchir le cap de la concrétisation de leur projet d’acquisition, malgré la réouverture. À un autre vendeur d’ajouter : Ils viennent vers nous pour demander les prix et se retirent juste après. Ce qui n’est pourtant pas pour décourager ces professionnels se laissant convaincre que : Le marché va progresser de fil en aiguille. Le nombre d’acheteurs augmente bimensuellement, on finira par réussir à attirer la clientèle. Lesté par différentes charges Selon les vendeurs du marché Sidi Noman, le manque d’entrain des activités commerciales de la filière automobile de seconde main s’explique à travers différentes charges lestant son épanouissement. Ainsi, l’un d’entre eux estime que l’article 101 de la loi des Finances y est pour quelque chose en faisant allusion à un secteur plongé dans l’incertitude face à l’arrêt de l’importation des voitures d’occasion. Mais ce n’est que la surface visible de l’iceberg selon un autre professionnel pointant du doigt la part joué par la grille tarifaire en faisant valoir que : En vérité, les prix pratiqués ne sont pas à la portée de tous. Un point de vue partagé par un autre acteur ajoutant que, malgré l’envie d’acheter : Le prix du marché ne leur convient pas. Ce qui ramène d’ailleurs à penser que le fond du problème est d’ordre financier en pensant à un pouvoir d’achat mis à mal par la crise pour inciter l’un de ces marchands à dire qu’en Algérie, la crise sanitaire s’est aussi transformée en crise économie. Et de rappeler : Il ne faut pas oublier la pandémie qui a attaqué le porte-monnaie des citoyens.