Le vote du Brexit aura fait perdre plus de 30 % aux banques britanniques, mais pour les investisseurs du secteur, les déboires remontent à plus longtemps. En regardant le rendement total, les banques de détail du Royaume-Uni affichent les pires performances de l’indice FTSE 100 UKX au cours des 10 dernières années, faisant perdre la majeure partie de leur argent aux investisseurs. Difficultés constantes depuis 2008-2009 Selon le directeur des investissements d’AJ Bell, paradoxalement, le gros des pertes date d’avant le Brexit, principalement pendant la crise financière de 2008 et 2009, et les événements survenus entretemps ont aggravé la situation. Les gains ne sont même pas revenus à leur niveau d’il y a 7-10 ans, tandis que la pression réglementaire augmente. Sur ce marché très concurrentiel, les acteurs mineurs ont pris des parts de marché aux grandes enseignes en proie à diverses difficultés : manipulation des taux de change, vente abusive d’assurance emprunt immobilier (le scandale des PPI). Avec RBS, Barclays et Lloyds qui se négocient actuellement à leur plus bas niveau depuis 2009, 2009 et 2013 respectivement, la question est de savoir s’il est temps de revenir vers le secteur. La tourmente après la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne a jeté une ombre sur les perspectives du secteur financier et de l’économie du pays, mais a en même temps poussé la Banque d’Angleterre à assouplir la règlementation. Soutien de la banque centrale, mais le secteur devrait encore souffrir La banque centrale vient ainsi de réduire le coussin de fonds propres contracyclique des banques de 0,5 % à 0 % pour leur permettre de prêter 150 milliards de £ (199 milliards de dollars) supplémentaires aux entreprises et aux ménages britanniques. Toutefois, l’investissement dans les banques reste fortement tributaire de la reprise de la croissance. Et là réside toute la difficulté. Après le vote Brexit, les banques d’investissement ont abaissé de manière significative leurs prévisions de croissance pour le PIB du Royaume-Uni, plusieurs d’entre elles prédisant des récessions dès cette année. La situation des banques outre-Manche n’est guère reluisante : non seulement leur image est écornée et leurs résultats, médiocres, mais leurs titres se négocient en dessous de la valeur comptable, ce qui, selon la théorie de l’investissement à contre-courant, a de quoi surprendre. Pour l’expert, à moins d’un fort rebond économique, un investissement dans les banques européennes est déconseillé pour le moment.