Les banques britanniques touchées par le scandale des PPI commencent à entrevoir le bout du tunnel après avoir déboursé plus de 30 milliards de livres en indemnisations. De nouvelles restrictions vont encadrer les activités des sociétés de gestion des sinistres. Plafonnement des frais prélevés par les sociétés de gestion des sinistres Les assurances de crédit vendues abusivement au Royaume-Uni ont lourdement affecté les banques, mais ont fait le bonheur des sociétés de réclamations, qui ont encaissé quelque 3,5 milliards de livres en frais depuis 2011. Leurs pratiques commerciales agressives, à grand renfort d’appels marketing indésirables aux consommateurs pour les encourager à déposer une plainte et à leur confier le suivi du dossier, ont porté leurs fruits. En effet, lorsque le consommateur obtient réparation de la part de l’établissement prêteur, la société de gestion des sinistres prélève 40 % du montant pour se rémunérer. ImportantLe ministère de la Justice propose par conséquent le plafonnement de ces frais. Les frais généraux ne pourraient excéder 300 £ pour une plainte d’une valeur dépassant 2000 £, réduisant de moitié les 750 £ facturés en ce moment. Par ailleurs, les frais préalables à tout travail seraient interdits, de même que les frais liés à des sinistres fictifs. Dernier cycle d’indemnisation pour les banques pour plus de 10 milliards Le régulateur projetant la fixation d’une date butoir pour le dépôt de plaintes relatives aux PPI, ce pourrait être le dernier cycle d’indemnisation pour les banques, qui provisionnent quelques milliards de livres supplémentaires dans leurs résultats annuels. Lloyds Banking Group, le plus touché, a prévu de mettre de côté environ 2 milliards de livres, portant la facture totale à près de 16 milliards. La Royal Bank of Scotland et Santander Royaume-Uni ont déjà révélé avoir passé des provisions de 500 millions et 450 000 millions respectivement. Pressées de rassurer les actionnaires, elles réclament du régulateur la réduction du délai afin de pousser les consommateurs à une action rapide. Selon l’Association professionnelle des créances financières, en fin 2015, au moins 10 à 15 milliards livres de plaintes sont à venir. Le régulateur a toutefois corrigé cette estimation à 10 milliards au maximum. L’Association des banquiers britanniques salue la décision du ministère de la Justice, qui devrait « empêcher les sociétés de gestion de sinistres d’encombrer le système au détriment des plaintes authentiques ». Sauf que la date limite fixée par la FCA pour 2018 et la campagne de sensibilisation de 42 millions requise par le régulateur pourraient contribuer à stimuler l’activité au sein des sociétés de gestion des sinistres avant que le plafonnement des frais entre potentiellement en vigueur durant l’été.