Le scandale des subprimes, à l’origine de la crise de 2008, n’a pas fini de faire couler de l’encre. Jusqu’à présent, les grandes banques internationales ont versé près de 300 milliards de dollars au titre de dédommagement pour les litiges et d’autres malversations financières, mais il reste encore un montant équivalent à régler. 300 milliards de dollars payés par 16 banques internationales Depuis 2010, 16 établissements de crédit se sont acquittés de 306 milliards de dollars (l’équivalent de 275 milliards d’euros) pour s’éviter un procès dans l’affaire de la vente abusive d’assurances de prêt immobilier. Telle est la conclusion publiée par le Financial Times après une enquête de la fondation de recherche CCP. Cette somme est constituée d’amendes, de provisions passées au bilan ou de dommages et intérêts payés par les banques américaines et britanniques à leurs clients. Si la majorité des dossiers est liée aux litiges créés par la crise, on retrouve également dans le lot des cas de manipulation de devises atteignant 5,8 milliards de dollars dont se sont rendues coupables 6 banques, parmi lesquelles JP Morgan, UBS et Citigroup. Les investigations et procédures judiciaires contre les banques se poursuivent Le règlement de ces sommes entre 2010 et 2014 n’a toutefois pas été uniforme entre les différents établissements. D’une part, les banques américaines, au regard de leur poids sur le marché mondial, ont subi les plus fortes pénalités. D’autre part, alors que Bank of America par exemple a déboursé plus de 97 milliards, la banque d’affaires Goldman Sachs, pourtant fortement incriminée pour son rôle dans le scandale des subprimes, n’a encore versé que 9 milliards. En dépit des montants colossaux en jeu, l’étude de la fondation CCP révèle que les comportements n’ont pas évolué de manière considérable avec les coûts qu’ils impliquent, de nombreux dirigeants de banques se contentant de considérer les litiges comme de simples héritages de la crise. En attendant, les investigations se poursuivent, et s’étendent même à des secteurs jusque-là épargnés par les sanctions. JP Morgan Chase avait ainsi annoncé en février se trouver dans le collimateur des autorités pour quelque 20 procédures judiciaires, dont une est menée par la justice fédérale américaine.