La loi Hamon a grandement simplifié le changement d’assurance emprunteur. Malgré les objectifs louables de cette nouvelle mesure, on imagine difficilement les bancassureurs renoncer de sitôt à cette manne financière. Assurance de crédit immobilier : vers la fin du monopole bancaire ? Depuis le 26 juillet 2014, date d’entrée en vigueur du volet assurance de la loi Hamon, les candidats à l’emprunt ne sont plus contraints d’accepter l’assurance de crédit immobilier proposée par leur banque. Désormais, ils disposent d’un délai de douze mois suivant la signature de l’offre pour trouver un contrat d’assurance plus compétitif. Sur Internet, les comparateurs font ainsi florès, certains vont même jusqu’à promettre des économies de 40 % sur le coût de l’assurance. Des offres qui ne laissent évidemment pas les emprunteurs indifférents. Et le jeu en vaut bien la chandelle puisque, pour un emprunt de 200 000 euros, les gains peuvent atteindre 15 000 euros. Pour autant, les banques ne semblent pas encore prêtes à lâcher du lest à ses concurrents. Aujourd’hui, les assureurs rattachés à un établissement prêteur occupent toujours 80 % de parts de marché. Et pour défendre leur pré carré, ils ne lésinent pas sur les moyens afin de dissuader, parmi leurs clients, ceux qui envisagent d’aller voir ailleurs : « Chez nous, tout est plus simple... », « Pour profiter des conditions exceptionnelles que nous proposons, il vous faut souscrire à notre assurance… », ou encore « Nous ne travaillons pas avec l’assureur que vous proposez ! » De crainte de froisser leur banquier et, ainsi, de se voir refuser le prêt, bon nombre d’emprunteurs préfèrent renoncer à la délégation d’assurance et prendre l’offre de la banque, malgré les dizaines de milliers d’euros qu’ils pourraient économiser. Résultat : les assureurs non liés à un établissement prêteur ont parfois du mal à percer sur le marché. Une liste de 18 critères Soucieux de protéger les clients contre les éventuels abus de certains banquiers, le législateur a mis en place une « liste de critères de comparaison objectifs », qui servira de référence aux banques pour justifier un refus de changement de contrat. Destinée à faciliter la comparaison des garanties entre les différentes offres, cette disposition est entrée en application depuis le 1er mai 2015. Ensuite, à partir du 1er octobre 2015, une « fiche d’information standardisée » sera remise à chaque emprunteur. Dans ce document devront figurer toutes les informations à communiquer au client : identité de l’emprunteur, caractéristiques du prêt, garanties souhaitées, éléments nécessaires au calcul du coût de l’assurance emprunteur, notamment le TAEA… Cette fiche doit également rappeler à l’emprunteur, dans le cas où il l’ignorait, la possibilité de souscrire un contrat individuel auprès de l’assureur de son choix.