Souvent réduite à la réforme du tiers payant, qui a provoqué la grogne des professionnels médicaux, la loi Santé apporte pourtant de nombreux changements positifs. Durcissement des mesures anti-tabac La loi Santé a fait couler beaucoup d’encre. Parmi les dispositions phares de ce texte, celle destinée à généraliser le tiers payant reste sans doute la plus décriée. La mesure en question a d’ailleurs suscité une vague de colère chez les médecins et les professionnels de la santé. Pourtant, le projet cher à Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, cherche à réformer le système santé et à améliorer le parcours de soins des Français. Le 14 avril, la loi santé a été largement adoptée à l’Hémicycle en première lecture. L’occasion de faire le point sur ce qui pourrait changer. À partir de mai 2016, les paquets de cigarettes devront être « neutres », c’est-à-dire qu’ils ne devront plus présenter ni marques ni logos, et dans un même temps, les images dissuasives et les messages de prévention sanitaire seront plus explicites. Il sera aussi défendu de fumer dans un véhicule en présence d’un mineur, et les cigarettes aromatisées, dont le menthol, seront interdites à la vente. Le vapotage se retrouve également dans le viseur de l’exécutif. Désormais, il sera interdit de vapoter dans certains lieux publics, comme dans les établissements scolaires ou encore dans les transports en commun (train, bus, avion). La loi Santé sera tout aussi sévère vis-à-vis de la consommation d’alcool. Ainsi, toute forme de publicité sur l’alcool sera proscrite. Le droit à l’oubli et les salles de shoot Un grand pas en avant dans la lutte contre les inégalités, puisque le projet de loi Santé a introduit la notion du droit à l’oubli pour les anciens malades du cancer. Au bout de quinze ans après la rémission, ceux-ci ne seront plus obligés d’indiquer leurs antécédents médicaux au moment de souscrire une assurance crédit immobilier. Si emprunter après un cancer s’avère parfois être un long chemin de croix, cette mesure constitue une véritable opportunité. Le projet de loi Santé prévoit également la mise en place de salles de shoot à titre expérimental. Il s’agit de lieux spécialement aménagés pour accueillir les toxicomanes, où ces derniers pourront « consommer » sous la supervision de personnel qualifié, tout en bénéficiant d’un suivi médical et psychologique adapté.