Cofidis, un organisme spécialisé dans le crédit à la consommation, a été la cible d’escrocs qui ont bien organisé leur coup en se servant de comptes de clients dormants. Ces derniers ont ainsi empoché un joli pactole de 80 000 €. Les suspects, quatre Roubaisiens, ont été déférés devant la justice cette semaine. Une organisation bien rodée Le principe de cette escroquerie a été bien pensé. Les faits remontent à 2007. Des dossiers de crédit à la consommation ont été montés à partir des comptes de clients dormants. L’escroc simulait par la suite la perte de ses identifiants auprès de Cofidis tout en adressant une demande de crédit à la consommation. Il profite de l’occasion pour informer l’organisme d’un changement de coordonnées bancaires sur lesquels sera versée la somme sollicitée. Dans les faits, il s’agissait de comptes gérés par des tiers qui prélevaient les montants déposés et qui les reversaient au commanditaire, moyennant une commission. Près de 80 000 € ont ainsi été subtilisés en l’espace de six mois. La probable complicité d’un ou plusieurs employés du spécialiste du prêt à la consommation n’a cependant pas été écartée tout au long de l’instruction. Des tiers devenus complices Brice Partouche, le représentant du ministère public, a dressé des portraits distincts pour chacun des prévenus. Ainsi, M. Morad B., 28 ans, serait l’instigateur et se trouve être le cerveau présumé de cette affaire d’escroquerie. Les autres prévenus ne seraient que de simples "contributeurs" en hébergeant l’argent. Ainsi, Rabah C., 30 ans, avait accepté d’héberger sur son compte 7 500 € et il a touché en contrepartie 2500 € de commissions. Idem pour Sofiane S., 34 ans, titulaire d’un compte sur lequel ont transité 9 000 €. Et tout comme Rabah C., il reconnaitra son erreur devant le juge. Le cas de Philippe M., 33 ans, s’avère un peu différent. En effet, il a pris part indirectement à cette affaire en acceptant d’héberger sur son compte 7 500 € pour rendre service à Fayçal E., 33 ans (absent le jour de l’audience), en contrepartie duquel il a touché une commission de 150 €. En somme, les prévenus ne se sont jamais rencontrés. Ils assurent également ne pas avoir eu affaire à Morad B. Sur cette affaire, le tribunal devrait se prononcer le 18 novembre 2014. Pour rappel, le ministère public a requis deux ans de prison, dont six avec sursis, à l’encontre de Morad B., un an de prison ferme à l’encontre de Fayçal S. et des peines sursitaires pour les trois autres prévenus.