Des milliers de quinquagénaires continuent à toucher des rémunérations proches du SMIC alors que certains justifient de dizaines d’années d’expérience dans le même secteur. Pas de hausse du salaire minimum pour l’année prochaine Pour la troisième année d’affilée, le salaire minimum sera maintenu à son niveau actuel. Les millions de "smicards" toucheront à peu près la même rémunération l’an prochain. Pour le gouvernement, la récession économique ne permet pas une revalorisation du SMIC au-delà des mécanismes légaux. Une situation dramatique à laquelle sont confrontés un grand nombre de salariés. Le nombre de salariés payés au SMIC a progressé de près de 50 % en l’espace de seize ans. D’après les chiffres relayés par la DARES (ministère du Travail), il s’établit à 3,1 millions en 2014 contre 2,1 millions en 1998. Depuis le début des années 90, les allégements de cotisations patronales concernent notamment les bas salaires (jusqu’à 1,6 SMIC). Pourtant, ces allégements peuvent représenter jusqu’à 26 % du salaire brut. Beaucoup de patrons sont alors tentés de recruter uniquement des travailleurs sous-payés. De même, dans certains secteurs, les débutants sont payés au SMIC. C’est notamment le cas de l’hébergement-restauration, qui emploie près de 40 % de smicards, du commerce (17 %) ou de l’action sociale (20 %). Enfin, le boom des services à la personne, qui comptent actuellement près de 1,5 million de personnes mal payées, a contribué à cette hausse. Après dix ans dans le secteur, les salaires ont peu évolué Si 30 % des smicards sont des salariés de moins de 25 ans, on en compte une grande majorité d’employés expérimentés qui, après avoir travaillé vingt ou trente ans dans le même secteur, restent toujours payés à un salaire proche du salaire minimum. Certains travaillent dans la grande distribution, comme c’est le cas de C., un père de famille qui gagne 1300 euros nets par mois, à peine plus que le SMIC, malgré ses neuf ans d’ancienneté dans une enseigne française bien connue. Après déduction de son loyer et de son crédit voiture, il ne lui que peu de trésorerie pour acquérir des biens ou services de consommation. Le cas de C. n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, puisque de nombreux secteurs sont concernés.