À Paris, les résidents permanents peinent à se loger en raison du manque de logements libres. Car un peu partout, les appartements meublés réservés à la location sur Airbnb fleurissent. Afin de rétablir l’équilibre, la Municipalité a décidé d’interdire la création de nouveaux meublés touristiques dans certains quartiers où leur concentration est très élevée. Les loueurs professionnels dans le collimateur de la Ville La capitale française séduit tout particulièrement les personnes qui investissent dans la pierre en espérant tirer un bon rendement grâce à Airbnb. Dans certains secteurs très prisés des visiteurs, l’offre destinée à la location de courte durée explose, privant les habitants de logements. À l’automne 2022, environ 43 000 meublés touristiques étaient recensés dans la ville. En lutte contre ce type de service depuis quelques années, Important La Ville a décidé d’interdire la création de nouveaux meublés touristiques dans les zones les plus touchées par le phénomène. C’est par exemple le cas dans le quartier du Sentier, au cœur du IIe arrondissement, où de très nombreux locaux commerciaux ont été transformés en meublés de tourisme. D’après Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo, Les objectifs de la mesure sont d’étaler l’offre, déjà très abondante et retrouver un meilleur équilibre d’implantation. Emmanuel Grégoire Elle s’appliquera notamment à Paris Centre, aux alentours des Grands Boulevards, à Montmartre et ses environs, au canal Saint-Martin et à l’avenue des Champs-Élysées. Seuls les loueurs professionnels sont visés, à l’inverse des propriétaires qui proposent leur résidence principale à la location, sans dépasser 120 jours par an. Bon à savoir : Les propriétaires qui envisagent ce type d’activité doivent penser à vérifier que leur police d’assurance habitation couvre les locations de courte durée, car elle est parfois exclue des contrats. Des compagnies d’assurance proposent des polices spécifiquement conçues pour les locations de courte durée. La Ville continue à renforcer ses outils de régulation La Municipalité compte également sur la proposition de loi visant à réguler la transformation de bureaux en meublés touristiques, et qui sera examinée par l’Assemblée nationale le mois prochain. Les élus craignent en effet que l’encadrement de la transformation des petits commerces ne pousse les investisseurs vers les bureaux. Dorine Bregman, adjointe chargée des commerces à Paris Centre, annonce que sur la période 2020-2022, Un commerce sur huit dans le centre le Paris est devenu un meublé touristique. Dorine Bregman C’est la raison pour laquelle la Ville renforce les outils de régulation depuis quelques années. Depuis 2014, le changement d’usage des locaux est autorisé, sous réserve d’une compensation. En 2022, la règlementation est durcie dans certains quartiers, avec l’obligation de compenser la surface transformée jusqu’au triple. Au début de la même année, une nouvelle contrainte est introduite : la mairie doit valider toute transformation d’un commerce en meublé touristique. En parallèle, Paris sanctionne. En 2021, elle a infligé une amende de 8 millions d’euros à la plateforme en raison de la publication d’un millier d’annonces dépourvues de numéro d’enregistrement. M. Grégoire salue l’efficacité des outils de régulation, La Municipalité observant un ralentissement des déclarations de meublés touristiques. Emmanuel Grégoire