Une enquête du Credoc révèle que les familles modestes préfèrent boucler leurs fins de mois avec le découvert plutôt que de recourir au crédit par crainte du surendettement. Vivre sous pression En interrogeant des familles modestes vivant avec moins que le budget de référence, l’enquête du Credoc cherchait à savoir comment ces ménages faisaient face aux nécessités de la vie quotidienne. C’est l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) qui détermine le budget de référence, correspondant au montant nécessaire dans une famille pour couvrir les dépenses de tous les jours. C’est ainsi que pour les locataires du parc social, le budget de référence est de 1424 € par mois pour une personne seule à l’âge d’être actif, de 2599 € pour une famille monoparentale avec deux enfants, et de 3284 € dans le cas d’un couple avec deux ados. Selon l’enquête, la plus grande partie des revenus sert à payer les dépenses fixes comme le loyer, l’énergie, le transport… Et pour ces familles modestes, cela provoque très souvent un sentiment de vivre en permanence sous pression. Clients réguliers des promotions et de l’économie collaborative, ces ménages regrettent leur peu de vie sociale, et leur incapacité à épargner pour faire face à une dépense exceptionnelle, comme une voiture en panne ou un équipement qui casse. Un « facteur d’inquiétude » de plus. Le découvert plutôt que le crédit Pour s’en sortir, les familles modestes recherchent les magasins qui accordent des crédits sans intérêt, mais elles fuient les crédits conso, dont les taux élevés leur font craindre de basculer « dans la spirale du surendettement ». Contraints et forcés, ces ménages sont obligés de recourir régulièrement au découvert autorisé par les banques. Certains même à partir du 15 du mois, comme ce parent isolé avec un enfant en bas âge, qui déclare au Credoc « être dans le rouge tous les mois ». Pour ces familles modestes, jongler avec leur budget est leur lot quotidien, et certains utilisent même le relevé de compte reçu tous les jours par SMS pour s’en sortir et limiter les agios.