Le conflit qui oppose depuis deux ans les Galeries Lafayette et BNP Paribas concernant leur co-entreprise de prêt à la consommation, LaSer Cofinoga, semble encore loin de son dénouement, avec un nouveau sujet de discorde. Désaccord sur le prix de la cession Pour rappel, la chaîne de grands magasins veut se retirer de LaSer Cofinoga. Après deux ans de désaccord quant à la valeur de la société, elle a finalement cédé ses 50 % de titres à la banque contre la somme de 105 millions d’euros. Toutefois, l’histoire ne s’arrête pas là, car la cession, intervenue fin juillet sur décision du tribunal de commerce de Paris dans l’intérêt de LaSer Cofinoga, n’est que provisoire. Techniquement, si les deux parties ne parviennent pas à un accord définitif, la restitution des parts cédées est possible. Un problème persiste en effet : le prix, que le groupe de grands magasins conteste encore ; d’ailleurs, aucun des deux ex-partenaires n’est satisfait du prix. Pourtant, les trois banques de renom désignées pour valoriser l’entreprise de crédit, en l’occurrence Rothschild, Barclays et Deutsche Bank, sont unanimes sur le montant de 900 millions, dettes comprises. Nouveau problème : une indemnité de rupture de 450 millions d’euros Outre le prix, les trois banques expertes ont défini une restitution de prix, une somme que les Galeries Lafayette doivent payer à LaSer Cofinoga s’ils ne respectent pas la clause d’exclusivité sur les crédits à la consommation contractés par ses clients. Selon les estimations des experts, cette indemnité de rupture dégressive sur 15 ans (le contrat vient d’être renégocié pour cinq ans, renouvelable deux fois) se chiffrerait à près de 450 millions d’euros. Pour BNP Paribas, la rupture est plus qu’intéressante, puisque l’indemnité qu’elle percevrait représente le quadruple du prix payé à son ancien coactionnaire pour la société. C’est la perspective de faire une opération à un prix négatif pour leur ex-filiale qui gêne le plus le dirigeant des Galeries Lafayette. Mais le dossier s’est encore corsé à la mi-octobre par la cohabitation forcée des deux dirigeants au sein du conseil d’administration de Carrefour. Sans compter que le groupe BNP Paribas compte aussi parmi ses actifs Cetelem, un concurrent de Cofinoga. En attendant, les Galeries Lafayette se sont offert les services d’un collège d’arbitres suisses francophones issus de la chambre de commerce internationale.