Face à la concurrence des géants du Net, dont le fameux GAFA constitué par Google, Amazon, Facebook et Apple (GAFA), les banques sont-elles vouées à devenir de simples structures sans contact direct avec le consommateur ? GAFA : entre menace et opportunité Personne n’est dupe, on sait tous que les géants du web ambitionnent de se faire une place dans les services financiers et les produits bancaires. Et ce, malgré un discours rassurant de Laurent Solly, directeur de Facebook France, qui a expliqué dernièrement que les GAFA sont « par leur capacité d'innovation et leur forte communauté, des partenaires stratégiques de la révolution numérique pour les banques, qui sont devenus un précieux outil pour la promotion des produits bancaires et financiers en ligne ». Selon toujours Solly, les GAFA ont également su se rendre incontournables pour accompagner les banques dans leur stratégie de marketing digital et leur transition numérique. Canaux de publicité privilégiés, ils permettent entre autres de réinventer la relation client, en la rendant plus fluide. Mais ces alliés peuvent rapidement devenir des menaces, dès lors qu’ils décident de s’attaquer à l’une des chasses gardées des établissements bancaires : les moyens de paiement. C’est notamment le cas de la solution mobile Apple Pay qui est accessible en France depuis mi-juillet pour les clients de Carrefour et de BPCE. Amazon se lance dans les prêts étudiants De son côté, Amazon qui compte déjà plusieurs partenariats avec de grands groupes comme Citigroup, Capital One ou encore FIS dans le cadre de son outil de reconnaissance vocale Alexa, vient de s’associer avec la banque Wells Fargo pour lancer une offre de prêt étudiant aux États-Unis. En souscrivant le crédit « Prime Student », les abonnés bénéficieront d’une décote de -0,5 % sur le taux d’intérêt. En contrepartie, ils autorisent la banque à exploiter leurs données personnelles sur Amazon en vue d’améliorer la relation client, et surtout leur proposer des produits bancaires taillés à leurs besoins. Mais ce genre de pratique n’est pas sans risque, car il pourrait à terme conduire à une désintermédiation pour les banques. Les géants du web pourraient alors profiter de leur notoriété pour devenir des interlocuteurs privilégiés des consommateurs, et détourner ainsi les commissions interbancaires de paiement qui restent jusqu’ici l’apanage des établissements traditionnels.