Face aux difficultés financières d'un nombre grandissant d'étudiants, certains redoutent l'arrivée des études à crédit comme aux États-Unis. Des étudiants en graves difficultés Poursuivre des études dans le supérieur coûte cher. Et les étudiants belges n'échappent pas aux difficultés que connaissent de plus en plus de jeunes, comme le témoigne Jean-Michel De Waele, Vice-recteur aux affaires sociales de l'ULB, l'Université Libre de Bruxelles : « La réalité dépasse la fiction. Certains étudiants vivent des drames. Mais de là à vouloir en profiter pour leur faire signer des crédits d'études, je trouve cela très dangereux et obscène ». Cette réaction vive fait suite à l'offre d'une banque en ligne proposant un crédit à la consommation, spécifique au financement d'études supérieures. Cette américanisation du système d'études paraît pour certains comme une dangereuse dérive vers l'endettement pour cinq ou dix ans, voire plus, des futurs diplômés. Certes, comme le rappelle, Didier Lambert, vice-recteur aux affaires étudiantes à l'UCL (Université Catholique de Louvain), les études outre-Atlantique coûtent beaucoup plus cher qu'en Europe, pouvant atteindre 25 000 dollars ou 30 000 dollars l'année. Reste que la poursuite d'études supérieures implique des dépenses incontournables, comme la possession d'un ordinateur portable, ou l'accès à une connexion internet à son domicile. Des aides publiques pour les étudiants belges Face à ce modèle anglo-saxon et à son système de prêt étudiant, la Belgique a mis en place de nombreuses bourses et aides publiques, comme le service d'allocations d'études de la Fédération Wallonie-Bruxelles ou la réduction de certains frais d'inscription, en fonction de critères définis par le législateur. Didier Lambert rappelle aussi que plusieurs hautes écoles et universités ont mis en place leurs propres systèmes d'aides sociales. Dans le cas de l'UCL, par exemple, une grande part du budget social sert à réduire certains frais, ou est attribuée à titre d'aides pour l’achat de matériel informatique ou pour se loger. Mais toutes les aides ne couvrent généralement que 40 % à 50 % du coût total du matériel nécessaire, surtout dans certaines filières assez coûteuses, comme l'architecture. Pour le reste, nos interlocuteurs suggèrent de voir du côté des fondations qui organisent des sortes de concours pour sélectionner des étudiants à aider. Et dans tous les cas, ils conseillent d'épuiser toutes les pistes possibles avant de se résoudre à emprunter pour étudier.