Alors que les affres de la crise de 2008 sont encore présentes dans tous les esprits, une nouvelle menace se profile déjà pour l’économie mondiale : le scandale des prêts auto version « subprime » aux États-Unis. Vers une nouvelle crise financière ? Au lieu de tirer les leçons de la crise financière de 2008, les banques américaines sont en train de refaire la même erreur. Il y a dix ans, ces mêmes banques prêtaient à tour des bras à des ménages insolvables grâce à la magie de la titrisation. Ce montage financier, qui consiste à transformer des actifs financiers (prêts immobiliers) en titres négociables (subprimes) vendus à des investisseurs (autres banques, fonds de pension…), présentait un double avantage : la possibilité pour la banque de sortir les créances de son bilan et donc de prêter davantage, et le transfert du risque de crédit à des tiers. Mais le recours à la titrisation rendait les banques moins vigilantes sur la solvabilité des emprunteurs. Résultat : elles n’hésitaient plus à prêter à livre ouvert, même à des ménages fragiles. L’idée était qu’en cas de défaillance, elles étaient assurées de récupérer la totalité du montant prêté grâce à l’hypothèque du bien. Malheureusement, les défaillances des emprunteurs ont littéralement explosé et les reventes des maisons hypothéquées ont accéléré l’effondrement des prix immobiliers. Ce qui a entraîné des faillites en cascade (Lehman Brothers en 2008) et provoqué l’une des pires crises financières depuis celle de 1929. Des crédits auto devenus toxiques Aujourd’hui, la croissance très rapide des crédit auto aux États-Unis, dont le ratio de défaillances grimpe de 10 à 25 % chaque mois, laisse craindre un scénario similaire. La situation est d’autant plus inquiétante qu’une voiture se déprécie plus rapidement et sa valeur peut tendre vers zéro en seulement quelques années, alors qu’un bien immobilier possède une valeur intrinsèque qui est susceptible de s’apprécier au fil du temps si le marché s’y prête. Comme avec les prêts dits « subprime », les politiques laxistes en matière d’octroi des crédits des banques américaines suscitent l’inquiétude des observateurs. Elles sont accusées de proposer des plans de financement à des gens peu solvables. Et le pire reste probablement à venir, puisque certaines banques ont d’ores et déjà succombé au mécanisme tant décrié de la titrisation pour propager ces « prêts automobiles à risques » (subprime auto loan) auprès des investisseurs sous de formes de titres financiers toxiques.