La relance du marché de la titrisation par le groupe PSA semble indiquer que les marchés sont à nouveau friands de ces produits, à l’origine de la crise financière qui a secoué le monde quelques années plus tôt. Pourquoi ce retour des actifs à risques, alors que les répercussions de cette dépression ne sont pas totalement dissipées ? Un retour motivé par la recherche de rendements élevés En 2008, l’explosion des fameuses « bulles » était due au manque de solvabilité des emprunteurs et de solidité des actifs adossés à ces dettes composées d’emprunts immobiliers, de crédits auto, etc. Résultat, au lieu des rendements alléchants promis, c’est un effondrement de très nombreuses valeurs qui s’est produit, conduisant certains établissements bancaires à la faillite. Alors, pourquoi ce retour ? Avec la conjoncture monétaire mondiale, les actifs rémunérateurs séduisent, qu’il s’agisse d’actions et d’obligations ou de produits dérivés de crédit. Certaines banques centrales encouragent même les investisseurs, comme en France, où la titrisation est conseillée par la Banque de France pour gérer les prêts immobiliers. La relance initiée en Espagne par Peugeot inquiète les experts Peugeot revient sur le secteur de la titrisation par le biais de sa filiale bancaire PSA Banque en partenariat avec Santander et CA-CIB. L’opération consiste à reprendre les crédits auto de ses clients et à les convertir en titres financiers destinés à la vente. Derrière ce retour, il y a le constat du regain d’intérêt des investisseurs privés pour ces dérivés de crédit, et cela en dépit du risque, surtout au vu de la dépréciation rapide d’une voiture. Un fait qui n’a pas arrêté les investisseurs, si l’on se réfère à la vitesse à laquelle les 668 millions d’euros d’ABS sont partis, sans compter les demandes non satisfaites, portant le taux de souscription à 1,75 fois. Un engouement qui s’explique peut-être par la qualité des crédits auto sur lesquels sont indexés les produits et le rendement fixe de 0,6 % attendu. Ce rush inquiète les experts, qui se demandent comment, dans un contexte économique encore difficile, surtout dans un pays à peine remis d’une grosse crise économique, autant de repreneurs se montrent aussi enthousiastes. Le marché aurait-il oublié les règles fondamentales de l’évaluation du risque, ou simplement décidé d’ignorer l’histoire ?