En une décennie, les assureurs ont vu leurs résultats techniques se dégrader continuellement au point de conduire leur ratio combiné dans le rouge. Du moins, en ce qui concerne l’assurance automobile qui est en proie à différents facteurs lestant son développement. Une situation qui a tendance à changer depuis l’année dernière. Différents éléments ont conduit l’assurance auto à afficher des résultats médiocres durant dix longues années. Pourtant, tout semble indiquer que cette situation est loin de décourager les assureurs qui ne veulent pas s’avouer vaincus. Au contraire, ces derniers n’ont de cesse de chercher les moyens pour remettre la machine en marche en adoptant de nouvelles stratégies comme pour le cas de la Macif, d’Axa France ou encore de Fidelia Assistance. Et compte tenu des résultats enregistrés durant la période d’exercice de 2018, tout indique que leurs efforts n’ont pas été vains puisque le système a, pour la toute première fois en une décennie, montré des signes encourageants. Le début de la fin d’une longue période d’atonie Pour les spécialistes des assurances auto, 2018 a marqué le début de la fin d’une longue période d’atonie. Tout cela, parce que durant cette période, ce segment a enfin démontré certains signes de vitalités après une décennie d’état d’hibernation qui s’est manifesté à travers : La hausse de 3,4% du montant des cotisations à 22,1 milliards d’euros ; Le ratio combiné (avant réassurance) qui est redevenu positif à 98%, alors qu’il a évolué en zone négative durant près de dix ans ; Le nombre de véhicules assurés qui a atteint la barre des 42,6 millions suite à une progression de 0,9%. Le nombre de sinistres dommages qui s’est renforcé de 0,2% à 8,6 millions. Ainsi, tout indique que les assureurs sont finalement parvenus à mettre un terme aux dix longues années durant lesquelles ils ont dû essayer des résultats techniques dégradés et des ratios combinés négatifs. N’empêche cependant que ces derniers ont quand même pu en tirer certains profits si l’on croit le directeur général délégué du groupe Macif qui s’est exprimé en ces termes : « Le marché est très concurrentiel, avec les primes moyennes les plus basses d’Europe. Mais il reste structurellement en croissance, pour des raisons démographiques et parce que la mobilité est une question centrale ». Après tout, les acteurs concernés y voient un leurre parfait pour appâter la clientèle pour permettre au responsable du marché IARD d’Axa France de dire que : « Dans plus de 60 % des cas, c’est par ce produit que le client entre dans nos agences pour la première fois ». La course au prix le plus bas est lancée Malgré les dix années d’atonie qui ont malmené les assureurs auprès de l’assurance automobile, les signes de reprise enregistrés en 2018 montrent que tout n’est pas encore perdu et que ces derniers n’ont pas encore dit leur dernier mot. La preuve, au lieu de s’acharner sur la course à l’innovation technologique, ils ont concentré leurs efforts dans une autre priorité. Celle qui vise à mettre fin aux difficultés mettant à mal les ventes en faisant face à la concurrence à travers des offres tarifaires concurrentielles si l’on croit le responsable du marché IARD d’Axa France qui a fait valoir que : « Il faut être capable de sortir d’emblée un très bon prix ». Soit, un point de vue partagé par la plupart des opérateurs concernés à l’instar de la Macif qui y a vu des points positifs en précisant que : « Cela nous permet aujourd’hui de remporter une majorité de matchs ». Ainsi, ces compagnies ont quelque peu délaissé l’innovation pour s’attaquer au côté commercial. Après tout, elles n’ont pas tout à fait le choix face à la compétitivité des bancassureurs qui, d’après un responsable de chez Axa France : « N’ont pas forcément les meilleurs tarifs, mais ce sont de véritables machines à vendre ».