L’investissement locatif serait moins attractif aux yeux des Français, comme le montrent les derniers chiffres communiqués par le Crédit foncier. Ce spécialiste anticipe un recul de près de deux points de la proportion de logements achetés pour être loués, qui pourrait descendre à 14,1 % en 2018 contre 16 % en 2017. Il s’agirait de la première baisse depuis 2013, et elle serait due essentiellement aux récentes réformes fiscales. Les récentes mesures fiscales réduisent l’attractivité de l’investissement locatif Pour résoudre en partie le problème de la pénurie de logements en France, le gouvernement incite les propriétaires à proposer leur maison ou appartement à la location. Mais ces derniers ne semblent plus intéressés par cette perspective à cause des règles fiscales actuelles. Pour mémoire, l’ISF a été remplacé par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). En parallèle, la taxe foncière a augmenté. Enfin, tous les revenus du patrimoine à l’exception de l’immobilier seront désormais soumis à un prélèvement forfaitaire unique au taux de 30 %. Or, selon le Crédit foncier, 70 % de ces bailleurs sont motivés par la perspective de réduire leurs impôts. Et 21 % d’entre eux affirment que les mesures mises en place depuis l’année dernière les dissuadent d’investir en locatif. La plupart des bailleurs privés ne sont pas multipropriétaires Car, contrairement aux préjugés, « seulement 15 % sont multipropriétaires », d’après le dernier rapport de l’Insee. D’ailleurs, 11 % des Français qui mettent un bien en location ne possèdent même pas leur résidence principale. En moyenne, le logement acheté ne dispose que de deux pièces, pour une superficie de 45 m², et sa valeur est en baisse : sur un an, le coût médian d’un investissement locatif a diminué de 3 %, tombant ainsi à 170 000 euros. La conséquence de ces multiples changements est une diminution notable des transactions portant sur des biens neufs destinés à étoffer le parc locatif privé, lequel est actuellement détenu à 96 % par les particuliers. Si le recul de l’investissement locatif se confirme, c’est tout le marché qui serait menacé, notamment les jeunes et les ménages modestes, qui auront encore plus de mal à trouver un logement.