Pour la première fois depuis cinq ans, la part des biens achetés pour être mis en location sur le marché du logement neuf va reculer. C’est ce que révèle une récente étude du Crédit foncier. Les différentes réformes fiscales mises en œuvre depuis le début du quinquennat Macron expliquent la perte d’intérêt des Français pour le locatif privé. L’investissement locatif, victime des réformes fiscales Alors que depuis 2013, l’investissement locatif avait le vent en poupe, la tendance devrait s’inverser cette année, d’après le Crédit foncier. Important Les évolutions successives des règles fiscales depuis l’élection de 2017 sont à l’origine de la lente érosion du marché : remplacement de l’ISF par l’IFI, application d’une flat tax (le PFU) de 30 % sur tous les revenus mobiliers et plus-values mobilières, mise en place du prélèvement à la source à partir de 2019, flou sur les impôts locaux. Important L’offre de biens à louer est la première affectée, le parc locatif privé appartenant à 96 % à des particuliers. Celui, qui est constitué à 60 % de studios et de deux-pièces, s’adressait principalement aux jeunes et aux ménages modestes, qui pourraient donc rencontrer de grosses difficultés pour se loger. Portrait type de l’investisseur locatif Si les changements relatifs à la fiscalité ont un tel impact sur les investisseurs locatifs, c’est parce que contrairement aux idées reçues, ces derniers ne sont pas de riches multipropriétaires. L’étude du Crédit foncier révèle en effet que la plupart des bailleurs privés ne disposent que d’un bien en location, d’une superficie moyenne de 45 m². En outre, sa valeur est moins importante que les gens peuvent le penser. Important Le coût médian d’une acquisition destinée au locatif s’élevait à 170 000 euros au premier semestre 2018, en repli de 3 % par rapport à l’année dernière. Important D’ailleurs, 11 % de ces personnes qui font louer une habitation ne sont pas propriétaires de leur propre résidence principale. La principale raison est que celle-ci est localisée dans une zone caractérisée par une forte tension immobilière, ce qui implique des prix prohibitifs. Or, les revenus de 70 % de ces investisseurs ne dépassent pas 6 000 euros par mois.