Selon notre 27e observatoire du crédit immobilier, les taux d’intérêt sont revenus aux plus bas observés en octobre 2016, ce qui devrait préserver le dynamisme de l’activité. En bonne voie d’atteindre leurs objectifs commerciaux de 2018, les banques se montrent plus sélectives dans l’octroi de décotes sur leurs barèmes standards. Bonne performance attendue pour 2018 sur le marché du crédit immo Au cours des trois premiers trimestres de l’année, le nombre de dossiers de prêts à l’habitat a crû de 21 %, malgré un repli de 10 % des demandes avec compromis signé sur un an. Toutefois, au vu du niveau actuellement très faible des taux, les prêteurs réservent désormais les remises aux meilleurs profils, mais octroient à nouveau des financements sur 25 ans. Important Grâce à ces conditions favorables, la capacité d’emprunt est remontée à un pic historique. En 10 ans, les souscripteurs doivent justifier de 30 % de revenus en moins, soit plus de 1000 euros pour un capital de 200 000 euros. Pour les trois mois restants de 2018, la demande de crédit immobilier devrait rester soutenue, surtout en régions et dans les villes moyennes, les taux bas accélérant la rentabilisation d’une acquisition dans un contexte de flambée des loyers. Même en cas de remontée, laquelle devrait être très modérée, la barre des 2 % ne sera probablement pas franchie au cours du premier trimestre 2019. Reprise des renégociations, statu quo pour l’assurance emprunteur Important Outre les premières demandes de crédit, les renégociations ont augmenté de moitié en septembre 2018 par rapport à la même période un an plus tôt. Elles représentent ainsi 22 % des dossiers traités depuis début janvier, et ont permis aux emprunteurs concernés d’économiser près de 16 000 euros. En revanche, en matière d’assurance emprunteur, l’amendement Bourquin n’a pas provoqué la révolution attendue. Important D’après les courtiers immobiliers, les demandes de résiliation représentent à peine un cinquième du total des dossiers reçus. Pour Maël Bernier, notre directrice de la communication : « Ces résultats mitigés s’expliquent par la méconnaissance de la réforme par le public, et par le flou entretenu par les banques, notamment concernant la date anniversaire du contrat ». Maël Bernier Exclusion de certains emprunteurs à cause de taux d’usure faibles Toutefois, ces taux d’intérêt avantageux excluent certains candidats à l’accession à la propriété. Plus précisément, les taux d’usure, qui limitent les taux que les établissements crédit peuvent appliquer à leurs clients, ont un effet pervers. Important Très bas, ces plafonds sont très rapidement atteints lorsque l’on ajoute au taux nominal tous les frais annexes, comme les frais de dossier et de garanties, la prime d’assurance, les frais des éventuels intermédiaires, etc. Les victimes potentielles sont nombreuses : les seniors, les personnes sans apport personnel, ou au profil atypique, par exemple celles qui présentent un risque aggravé de santé. Pour ces dernières, la surprime sur l’assurance alourdit considérablement le total, qui dépasse le taux d’usure, empêchant le financement du projet. Important Les prêts de courte durée, dont le TAEG est plus élevé, sont également affectés. À l’instar de la plupart des professionnels du marché, nous réclamons ainsi une révision de la règle actuelle de détermination du taux d’usure en tenant compte du contexte.