Ces dernières années, la chute des taux d’intérêt des prêts à l’habitat a été le principal moteur du marché. Avec la flambée des prix de l’immobilier, le coût du crédit joue un rôle encore plus important. Seulement, après avoir atteint des seuils historiques, il semble que la remontée des taux soit inévitable, même si elle restera probablement modérée. Des crédits toujours bon marché Depuis le mois de janvier, les taux des emprunts immobiliers sont plutôt stables, mais les prêteurs consentent des décotes supplémentaires à plusieurs catégories de clients. En moyenne, selon nos experts, les candidats à l’accession à la propriété peuvent négocier 1,41 % sur 15 ans, 1,63 % sur 20 ans et 1,83 % sur 25 ans. Mais les meilleurs dossiers obtiennent parfois des conditions encore plus avantageuses. Selon le dernier Observatoire Crédit Logement/CSA, toutes durées confondues, la moyenne du marché pour le mois d’avril se situe à 1,47 %, en repli de 0,02 % par rapport à mars. Pour l’organisme, cette tendance à la baisse est directement liée à l’évolution des taux directeurs de la BCE, dont les banques se servent pour fixer leurs propres barèmes et à l’abondance de liquidités. Enfin, les établissements financiers se livrent une véritable guerre des prix sur le prêt logement. À l’approche de l’été, qui est traditionnellement une période calme, tous les acteurs du secteur mettent les bouchées doubles pour atteindre leurs objectifs. Cette politique vise aussi à améliorer la capacité d’emprunt des ménages. En effet, la hausse des prix et la réforme de certains dispositifs d’aide publics (recentrage du PTZ, suppression de l’APL accession) affectent la solvabilité des ménages. Allongement de la durée des prêts Dans certaines villes, l’augmentation des prix est telle que les taux faibles ne suffisent pas à compenser la perte de pouvoir d’achat des acheteurs, notamment les plus modestes ou les jeunes primo-accédants qui n’ont pas d’apport. Pour leur permettre de concrétiser leur projet immobilier malgré tout, les prêteurs consentent à nouveau des crédits longs sur 30 ans, voire 35 ans. L’allongement des durées a commencé il y a déjà quelques mois, pour contenir le ralentissement de la demande. Les données de l’Observatoire pour avril montrent une moyenne de 220 mois, soit un peu plus de 18 ans. Au cours des quatre dernières années, elle aurait gagné 15 mois, favorisant une transition de 20 à 25 ans. Pour les professionnels, s’endetter sur une période étendue n’est pas forcément moins intéressant que de payer un loyer à fonds perdu. Renégociation de crédits en cours Outre les potentiels acquéreurs, les propriétaires ayant un crédit en cours de remboursement peuvent profiter de la conjoncture favorable grâce à une renégociation. D’après notre directrice de la communication, les emprunteurs ayant souscrit leur emprunt avant 2016 ont intérêt à faire réviser leur contrat pour réaliser des économies supérieures à 10 000 euros, et jusqu’à 15 000 euros. Pour savoir si une telle opération est pertinente, considérant son coût, l’emprunteur doit vérifier que les conditions suivantes sont réunies : la différence entre le taux initial et le taux actuel est d’au moins 0,70 % ; il doit lui rester plus de 70 000 euros à rembourser sur le prêt, qui se situe idéalement dans sa première moitié. Important En changeant également d’assurance emprunteur, il peut espérer faire baisser considérablement le montant total de sa dette.