Sécheresse, zone de retrait-gonflement des argiles, inondations… l’augmentation des sinistres liés aux catastrophes naturelles sur les habitations, accentuée par le dérèglement climatique, incite les assureurs français à revoir la tarification de leurs contrats. Une hausse des primes est donc à prévoir pour les années à venir dans différentes branches. Aggravation des sinistres occasionnés par les risques naturels À travers l’Hexagone, le retrait-gonflement des sols argileux touche les constructions, en créant des fissures sur les murs. Afin d’optimiser la prise en charge des sinistres, la Caisse centrale de réassurance (CRR) distingue deux catégories de risques naturels : La première regroupe les événements assurables par les contrats traditionnels, tels que les tempêtes, la grêle et le poids de la neige, et dont la gestion relève du marché privé. La deuxième concerne ceux d’une ampleur exceptionnelle nécessitant des interventions spécifiques et un encadrement strict de l’État. Le régime des catastrophes naturelles (Cat'nat) s’applique ainsi aux inondations, submersions marines, mouvements de terrain (incluant la sécheresse géotechnique), vents cycloniques, séismes, tsunamis, avalanches et éruptions volcaniques. De plus, le changement climatique accroit la fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles. La CCR prévoit une « croissance de la sinistralité de +40 % à +60 % d’ici 2050 », nécessitant une adaptation du régime Cat'nat pour répondre à ces nouveaux défis, garantissant sa pérennité et la protection des assurés. La multiplication et l’aggravation des dégâts causés par la sécheresse et ses conséquences impactent lourdement les compagnies d’assurances. En 2023, la facture a atteint 900 millions d’euros, s’ajoutant aux 3,5 milliards d’euros de 2022. Une hausse des cotisations est donc à craindre, avec des disparités selon les zones géographiques et les risques individuels. Hausse des cotisations d’assurance nécessaire pour maintenir l'équilibre du système Faisant suite à la demande de la CCR, Bercy a approuvé une augmentation de la surprime « Cat'nat ». Cette mesure vise à soutenir le régime d’indemnisation face aux risques croissants liés aux catastrophes naturelles. ImportantLe taux de cette surprime pour les contrats multirisque habitation et les biens professionnels grimpera à 20 % au 1er janvier 2025, soit une augmentation de 8 points de pourcentage. Ce relèvement a été acté par un arrêté publié au Journal officiel le 28 décembre 2023. Les polices d’assurance auto ne sont pas épargnées, avec une hausse de 3 points, à 9 %. Selon Bercy, ces révisions octroient au régime Cat’nat une capacité de couverture annuelle supplémentaire de 1,2 milliard d’euros. Soucieux de limiter la charge financière pour les assurés, les compagnies s’efforcent de minimiser l’impact de la hausse de la surprime « catastrophes naturelles » pour les foyers. France Assureurs, leur syndicat professionnel, Propose de n’augmenter la taxe que de 18 %, ce qui équivaut à environ 12 euros par an en plus. A retenir Le changement climatique accroit la fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles, causant plus de dégâts aux habitations. Pour faire face à l’augmentation des sinistres, les assureurs envisagent de réviser la tarification des contrats d’assurance habitation et d’autres branches. Le gouvernement a validé une hausse de la surprime « Cat'nat » pour soutenir le régime d’indemnisation et mieux répondre aux risques croissants.