Selon Emmanuelle Cosse, les véhicules équipés d'un moteur diesel seront, au bout d'une décennie, abandonnés par les Français. Ce n'est pas certain ! Serait-il possible pour la France d'envisager la circulation routière sans les véhicules motorisés en gazole ? En dépit de l'outrage subi par ce type d'énergie, la ministre du logement, Emanuelle Cosse, semble convaincue de cette probabilité. Selon les affirmations de la responsable écologiste sur France Inter, " On peut sortir du diesel en dix ans. On peut le faire en donnant des aides dès maintenant ". Et cela, bien que la pollution aux particules est sur le point d'envahir une nouvelle fois les grandes villes de France. Une situation qui pointe du doigt, une fois de plus, le concept diesel. Les alternatives au diesel se multiplient Une telle hypothèse susciterait une certaine réactivité de la part des opérateurs de l'industrie automobile. Mais l'idée n'est pas si farfelue, étant donné que de nombreuses solutions peuvent désormais se substituer au diesel. En effet, avec l'apparition des véhicules hybrides, électriques, ou encore les véhicules à motorisation hydrogène, le laps de temps évoqué sera largement suffisant pour les constructeurs automobiles pour aménager leurs usines afin de mettre au point des gammes de produits qui seront conformes à de telles exigences. Et d'ailleurs, ces derniers se sont déjà lancés dans la promotion des modèles écologiques depuis le " Dieselgate ". Nécessité d'adoption de mesures radicales Toutes ces idées ne résident que de simples théories, mais la pratique reste une toute autre paire de manches. En effet, malgré les accablements constants qu'il subit, le diesel préserve certains avantages. En premier lieu, l'émission en gaz carbonique des véhicules à motorisation diesel bat de 20% de ceux des véhicules à essence. Ainsi, si ce type d'énergie est moins nocif pour la planète que l'essence, la santé humaine est plus exposée à des risques d'empoisonnement à l'oxyde d'azote. La lutte contre le réchauffement climatique sera assez pénible pour les années à venir, si toutefois l'on devait véritablement se passer de l'option diesel, surtout lorsqu'il s'agira de parcourir un long trajet, ou encore pour ceux qui passent la majeure partie de leur temps sur la route. D'autant que les bornes de recharges électriques ou hydrogène attendront encore quelque temps pour couvrir toutes les régions. Pour la première fois depuis 50 ans, la proportion du gazole a connu une baisse en 2015. En dépit de cela, 62% des véhicules qui roulaient en France à cette époque étaient encore équipés d'une motorisation diesel. Étant donné que, depuis la crise, le parc véhicule enregistre un âge moyen de 9 ans, il faudra encore de nombreuses années avant que le diesel disparaisse de la circulation. Surtout si aucune action radicale émanant du pouvoir public n'est pas entamée, en renforçant le dispositif du bonus malus (et bénéficier de prime assurance auto), et mettant en place des subventions conséquentes en termes de bornes, ou encore en définissant des mesures de restrictions strictes à la circulation.