En France, l’acheteur type de voitures neuves est de plus en plus âgé, selon une étude réalisée par Les Échos. En plus de la crise et des prix en hausse, les véhicules ne répondent plus aux attentes des jeunes automobilistes. L’âge moyen des acheteurs de voitures neuves augmente à 55,3 ans En 1991, l’âge moyen des acquéreurs se situait à 43,7 ans. En 2005, il n’avait pas encore atteint 50 ans (49,7). Dix ans plus tard, il est passé à 55,3 ans. Le vieillissement de la population est la première explication de cette évolution, bien que les 18-35 ans en représentent encore le cinquième. Mais l’accès des jeunes aux voitures neuves reste inégal, même pour des modèles d’entrée de gamme. Les 26-35 ans sont les plus nombreux avec 8 %, tandis que les moins de 25 ans sont quasiment exclus, à 3 %. L’âge d’acquisition diffère aussi selon les marques. Il est le plus élevé pour les marques françaises : 60 ans pour une Citroën, 58 ans pour une Peugeot, 56 ans pour une Renault, un an de plus que pour sa filiale Dacia aux prix pourtant plus accessibles. Sur le marché français, deux marques se distinguent, avec un acquéreur qui n’a pas passé le cap des 50 ans : Seat et Mini (49 ans). Le fossé se creuse entre constructeurs automobiles et jeunes acheteurs Les jeunes se désintéressent des voitures neuves, considérées comme une source de contraintes financières - crédits auto, assurance auto, frais de réparation - sans compter les difficultés de circulation. En outre, les modes de mobilité alternatifs comme le covoiturage ou Autolib se développent, offrant une flexibilité et une rentabilité inégalées, sans capital immobilisé et dépenses d’entretien, d’assurance annuelle, etc. Les spécialistes soulignent également l’inadéquation de la communication par les professionnels du secteur. Alors que les utilisateurs recherchent la praticité, les discours publicitaires sont axés sur le plaisir et la passion. De plus, à la connectivité souhaitée par la jeunesse, les constructeurs privilégient la multiplication des accessoires, dont les technologies tendent à devenir rapidement obsolètes. ImportantEnfin, les prix ont fortement augmenté (+22 %) depuis 2006 alors que le pouvoir d’achat des jeunes a reculé.