L’habitat indigne demeure un problème persistant en France, avec environ 600 000 logements pouvant être jugés insalubres, selon la Fondation Abbé Pierre. Ce fléau est particulièrement préoccupant à Saint-Denis, où un logement privé sur cinq est considéré comme impropre à l’habitation et constitue ainsi une menace sérieuse pour la santé des occupants. Malgré les efforts de rénovation et de reconstruction, les collectivités peinent à résorber ce phénomène, ces dernières étant confrontées à des obstacles financiers et structurels. L’habitat indigne : un fléau persistant en France L’ampleur de l’habitat indigne à Saint-Denis demeure préoccupante, avec 4 500 logements jugés insalubres, soulignant une crise profonde. Malgré les arrêtés d’insalubrité, de nombreux propriétaires refusent d’engager des travaux de rénovation, certains préférant attendre de nouveaux locataires pour échapper aux sanctions. Cette inertie aggrave la dégradation du parc immobilier et maintient les occupants dans une situation de précarité persistante. Une offre de logements sociaux insuffisante Les collectivités locales font face à des défis considérables dans leur lutte contre l’habitat indigne. ImportantLa demande de logements sociaux dépasse largement l’offre disponible, avec 2,6 millions de sollicitations en attente. Confrontés à cette pénurie, de nombreux ménages se tournent vers des logements dégradés, contribuant à alimenter le marché de l’habitat indigne. À Saint-Denis, malgré les efforts de rénovation et de reconstruction, les autorités municipales peinent à accélérer le processus en raison de contraintes financières et structurelles. Les fonds alloués par l’État se révèlent insuffisants pour répondre aux besoins croissants en matière d’hygiène et de sécurité des logements. Un besoin pressant de revoir la politique de la ville De plus, la crise du Covid-19 et l’inflation généralisée qui a suivi ont exacerbé la situation en entraînant une détérioration supplémentaire des immeubles, et donc, une augmentation des besoins en rénovation. Pour Manuel Domergue, le directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, Il est impératif de mettre fin aux politiques qui alimentent les habitats indignes, telles que les coupes dans les aides au logement, la réduction de la construction de logements sociaux et les expulsions locatives. Manuel Domergue Une approche coordonnée et des mesures cohérentes sont indispensables pour résoudre ce problème complexe. A retenir L’habitat indigne touche encore 600 000 logements en France, dont 4 500 à Saint-Denis, où une habitation sur cinq est insalubre. Le manque de moyens financiers, les obstacles structurels ainsi que l’inerte des propriétaires constituent les principaux freins à la rénovation. La pénurie de logements sociaux aggrave la situation. Faute de trouver un toit, les ménages modestes sont contraints de se rabattre vers des logements dégradés. La crise du Covid-19 a exacerbé le problème, nécessitant une politique plus coordonnée pour y remédier.