Certains garages n’hésitent pas à offrir à leurs clients des smartphones ou autres trottinettes électriques pour convaincre les automobilistes de réparer leur véhicule chez eux. Une pratique dénoncée par les assureurs, forcés d’augmenter le coût des primes payées par leurs clients. Mais les choses bougent en coulisses pour faire cesser cette spirale infernale. Amener sa voiture au garage, et repartir avec son auto réparée avec une Playstation en plus ? Une pratique de plus en plus courante chez certains garagistes. Car pour rappel, depuis la loi Hamon de 2014, les automobilistes sont libres de se tourner vers le réparateur de leur choix en cas de sinistre. Résultat : pour attirer de nouveaux clients dans leurs filets, certains spécialistes leur promettent toutes sortes de cadeaux en plus de la réparation de leur véhicule : trottinettes électriques, smartphones, Playstation... Des offres commerciales alléchantes qui sont pointés du doigt par les assureurs. Car au bout du compte, ce sont les compagnies d’assurance qui payent la note... et donc les assurés. Des réparateurs qui gonflent la note pour inclure le coût des cadeaux En effet, lorsqu’ils présentent la facture à leur assureur, certains réparateurs gonflent la note pour inclure le coût de ces cadeaux. Une note que les assureurs sont obligés de régler, et dont ils répercutent la hausse sur la prime d'assurance payée par l’automobiliste. « Certains réparateurs offrent des cadeaux avec leur prestation. Cette pratique commerciale engendre une surfacturation auprès des assureurs et, ainsi, une hausse du coût des assurances automobiles auprès des assurés », déplore la députée de la Nièvre Perrine Goulet. Un constat partagé par Franck Le Vallois, le directeur général de France Assureurs. Interrogé par le site d’information MoneyVox, il explique que « ce sont des pratiques dignes du Far West. Au final, c'est bien la communauté des assurés qui paie, c'est-à-dire vous et moi à travers nos cotisations ». Une proposition de loi pour encadrer la valeur des offres commerciales Pour lutter contre ces agissements, Perrine Goulet “l'élue Modem a déposé une proposition de loi... qui pourrait être votée en janvier”, indique le média. L’idée n’est pas de remettre en cause la liberté de choix du réparateur, mais bien d’encadrer à 5% la valeur des cadeaux et des offres commerciales. Un avis partagé par Jérémie Viscuso, directeur général d'Active Assurances au sein du Groupe Meilleurtaux. « Playstation, trottinettes électriques, iPad... Limiter l'usage de cadeaux me semble essentiel », souligne-t-il. Sans quoi, les contrats d’assurance auto devraient considérablement augmenter. Rien qu’en 2024, certains spécialistes estiment que la hausse moyenne des primes pourrait atteindre 7%. Toutefois, mettre de l’ordre en encadrant la valeur des cadeaux octroyés par les garages ne suffira pas à limiter la hausse des primes d’assurance. En effet, certains garages pratiquent la fraude, et appliquent des tarifs de réparations plus élevés que la moyenne. « Nous avons remarqué qu'ils communiquent sur les réseaux sociaux pour recruter des clients. Des garages se sont aussi spécialisés dans la réparation des vandalismes », explique l'Agence pour la Lutte contre la Fraude à l'Assurance (Alfa).