Le gouvernement français prépare une nouvelle version du bonus écologique applicable pour les automobilistes à compter de 2024. L’un des objectifs de la mise en place de ce dispositif révisé est d’exclure les véhicules provenant de Chine. Or, certains professionnels du secteur relèvent des contradictions et redoutent notamment que les règles prévues pour les voitures de fabrication chinoise se révèlent contre-productives. De nouveaux facteurs pris en compte dans le barème du nouveau bonus écologique Le nouveau bonus écologique présenté par le ministère de l’Économie et des Finances présente quelques changements majeurs. Le montant accordé pour l’acquisition d’un véhicule électrique est désormais compris entre 5 000 euros à 7 000 euros. Dans un contexte de hausse des coûts du carburant, de l’entretien et de l’assurance auto, notamment, ce coup de pouce est bienvenu pour aider les Français à passer à la mobilité verte. En outre, le barème va prendre en compte trois paramètres : la quantité de CO2 émise sur l’ensemble du cycle de fabrication de chaque véhicule ; la nature des matériaux utilisés et l’éventuel recours à des matières recyclées sur l’ensemble du processus ; le mix énergétique du pays de production de la voiture. Important L’objectif de l’État à travers le nouveau système est notamment d’exclure les automobiles produites en Chine afin de favoriser les constructeurs locaux. Cette mesure s’explique par l’écart de 45 % relevé par la Plateforme automobile (PFA) entre les volumes d’émissions de CO2 des acteurs français par rapport à leurs homologues chinois durant la fabrication d’une voiture électrique. Des risques d’exclusion pour des modèles de marques européennes Néanmoins, Important Une partie des modèles de marque européenne risque de ne pas satisfaire aux règles envisagées par les autorités pour favoriser l’industrie européenne. C’est par exemple le cas des millions d’unités du groupe Stellantis sortant d’usines polonaises, alors que les pratiques locales en matière de décarbonation de l’énergie ne sont pas forcément conformes aux standards attendus par la France. Par ailleurs, la Chine pourrait prendre des mesures visant à accélérer sa transition écologique afin d’éviter une pénalisation liée à la dimension environnementale. Dans une telle situation, les effets des nouvelles règles pourraient ne pas aller dans le sens voulu. À retenir Le gouvernement français planche sur une nouvelle version du bonus écologique, dont l’un des objectifs serait d’exclure les véhicules produits en Chine. Le barème associé au nouveau dispositif tiendra compte des émissions de CO2, des matériaux utilisés et au mix énergétique du pays de production. À ce titre, certaines voitures de marque européenne produites dans des usines polonaises pourraient ne pas se conformer aux règles envisagées. La Chine pourrait en outre prendre des mesures pour réduire son impact environnemental, ce qui pourrait compromettre les objectifs de l’État.