Selon les professionnels du secteur automobile américain, la circulation des véhicules autonomes est entravée par la législation, qu’ils jugent contraignante. Elle ralentit ainsi l’innovation nécessaire à l’avènement de l’industrie automobile du futur. Dans ce contexte, Waymo, la filiale d’Alphabet, plaide auprès des institutions compétentes pour obtenir plus de latitude en faveur de ce type de voiture. Aux États-Unis, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) est l’organisme chargé d’établir les normes de sécurité applicables aux constructeurs automobiles. L’agence fédérale a mis en place une réglementation en 75 points pour tous les acteurs du secteur. Il en résulte que les véhicules autonomes sont également impliqués. Toutefois, les normes en vigueur dans le pays sont considérées comme pénalisantes pour les voitures sans pilote d’après plusieurs concepteurs, y compris Waymo. En effet, elles présupposent la maîtrise du véhicule par un conducteur. De ce fait, les modèles autonomes sont d’emblée exclus de leur champ d’application. Une revendication commune aux constructeurs Comme l’indique Reuters, certains constructeurs tels que Lyft ou General Motors présentent actuellement différentes solutions pour remédier au souci réglementaire ralentissant l’évolution des modèles sans pilote. Ils proposent, par exemple, de créer une catégorie spécifique pour les voitures autonomes. ImportantCes dernières auront donc leurs propres normes de sécurité, indépendamment des véhicules traditionnels. De cette manière, les normes applicables à ces deux types de voiture n’empiéteront pas les unes sur les autres. En outre, elles seront adaptées aux conditions de conduite liées aux caractéristiques techniques des automobiles concernées. Pour sa part, General Motors espère que les autorités américaines déploieront une réforme dans les plus brefs délais, de manière à suivre le rythme de l’évolution technologique. Dans le cas contraire, les constructeurs ne peuvent pas mener à bien les différents projets de Recherche & Développement. Cependant, la mise en place des changements attendus par l’industrie automobile pourrait encore prendre quelques mois, voire quelques années. D’ailleurs, la NHTSA ne compte réviser les normes de sécurité qu’en 2020. Par conséquent, les constructeurs ne pourront envisager une refonte totale de la réglementation avant 2025. Une législation à actualiser Waymo et Lyft ont pour ambition de figurer, au même titre que General Motors ou tout autre grand constructeur, sur un comparateur assurance auto. Pour l’instant, les deux jeunes constructeurs doivent encore faire face à la rigidité de la législation américaine avant de pouvoir progresser en toute liberté. Dans une lettre publiée fin août dernier, Waymo a formulé quelques recommandations par rapport à la législation actuelle : La NHTSA devrait agir rapidement pour supprimer les obstacles tout en garantissant la sécurité […] elle devrait d’abord s’attaquer aux normes de sécurité qui supposent qu’un homme soit au volant avant de réviser les règles afin d’adapter les différentes configurations de sièges. […] Cela permettra « le déploiement opportun » des véhicules sans commandes manuelles. Afin d’assurer l’avenir des véhicules autonomes, la première étape consiste à inciter la NHTSA à assouplir, voire à revoir intégralement les normes appliquées dans le secteur. L’organisme semble néanmoins disposé à collaborer avec les constructeurs. En effet, selon Reuters, la NHTSA a demandé aux Américains ce qu’ils pensaient de l’éradication des freins réglementaires au déploiement sécurisé des modèles de voitures à conduite autonome. La question a été posée en mai dernier.