Tous les acteurs économiques, particuliers et professionnels, ont été durement affectés par la crise sanitaire. Les ménages, notamment, sont nombreux à avoir subi des baisses de revenus. Ce contexte particulier fait craindre aux économistes une hausse des impayés et par conséquent, un durcissement des conditions d’octroi de prêt par les banques. Le risque de hausse des impayés inquiète les banques Important En raison du premier confinement, le volume de crédits à l’habitat octroyés a dégringolé de 40 % sur la période allant de février à avril 2020. La reprise a heureusement été rapide aussitôt les restrictions levées. En octobre, les nouvelles souscriptions ont atteint un record avec une production dépassant les 20 milliards d’euros. Malgré ce dynamisme, les professionnels de l’immobilier s’inquiètent pour l’avenir. Alors que le taux de chômage attendu pour 2021 avoisine les 11 % et que de nombreux secteurs restent à l’arrêt, les échéances non remboursées pourraient fortement augmenter. Face à ce risque, qui pèserait lourd sur leur bilan, il est possible que les banques relèvent leurs taux, qui se situent encore à des niveaux bas historiques. D’après les dernières simulations de prêt immobilier, la moyenne sur 20 ans se situe actuellement à 1,25 %, mais les dossiers les plus solides n’auront aucun mal à négocier en dessous de 1 %. Sur 15 ans, en janvier, un profil standard peut obtenir un emprunt à 1,05 %, contre 1,45 % sur 25 ans. Pas de remontée brusque selon les experts Pour Maël Bernier, notre directrice de la communication, Aucune remontée brutale des taux d’intérêt des financements immobiliers ne devrait survenir au cours du premier semestre. Maël Bernier Un point de vue que partage la FNAIM, première organisation syndicale des professionnels du secteur dans l’Hexagone. D’ailleurs, la Banque Centrale Européenne continue d’afficher clairement sa volonté de laisser le robinet du crédit ouvert afin de soutenir l’économie des pays de l’UE dans ce contexte difficile. L’évolution des conditions de prêt dépendra néanmoins de celle de la crise. D’ores et déjà, la plupart des établissements financiers ont durci leurs critères. Désormais, l’apport personnel devient incontournable, avec un minimum de 10 % du cout total de l’opération, et idéalement 20 % pour décrocher un taux vraiment compétitif. Important En plus d’un apport conséquent, les banques privilégient les emprunteurs ayant une situation professionnelle stable, des revenus confortables et un faible taux d’endettement, même si le HCSF a allégé ses exigences en relevant le plafond autorisé de 33 % à 35 %. L’autorité a également étendu la durée maximale des crédits à 27 ans au lieu de 25. Ces changements pourraient faire revenir une partie des primo-accédants et des investisseurs locatifs. Mais à compter de juin, si ces recommandations sont érigées au rang de contraintes légales, les organismes prêteurs pourraient adapter leur politique et leurs taux, impactant sensiblement la production.