Dans de nombreuses régions qui attirent les investisseurs immobiliers étrangers comme la Corse et le Pays basque, le prix de l’immobilier résidentiel s’est envolé. Le phénomène constitue un véritable obstacle à l’accès à la propriété pour les habitants. Ces derniers sont obligés de s’éloigner des villes pour acheter ou louer, une situation qui ne reste pas sans conséquence sur la pollution et les prix du carburant. Les élus locaux réagissent. Privilégier les acheteurs locaux Sur la côte des Pyrénées-Atlantiques, un marché actuellement très convoité par les investisseurs, les prix ne cessent de grimper, surtout depuis les confinements successifs et le développement du télétravail. En Bretagne par exemple, le nombre de ventes de résidences secondaires s’est multiplié. ImportantFace à cette situation, la liste écologiste Bretagne d’avenir a recommandé la mise en place d’un programme de création d’un «statut résident». Il permettrait aux «locaux» ou «habitants permanents» d’être prioritaires en cas de vente d’un logement. Cette suggestion a fait l’objet de plusieurs contestations chez certains élus locaux qui considèrent la proposition comme anticonstitutionnelle ainsi qu’une marginalisation des populations aisées. Une fiscalité plus avantageuse De leur côté, les élus locaux suggèrent d’accroître le nombre de logements sociaux et accessibles dans les programmations. Selon Éric Fournier, maire de Chamonix-Mont-Blanc, Cette mesure permettra la constitution d’une réserve permanente de logements qui seront vendus aux bailleurs sociaux ou à la commune. Éric Fournier Le principal objectif de cette mesure est d’optimiser la fiscalité. Marie-Pierre Burre-Cassou, maire de Guéthary, a préconisé Une hausse de la taxe additionnelle sur les droits de mutation à titre onéreux (frais de notaire) et des plus-values en cas de conversion d’une résidence principale en résidence secondaire. Éric Fournier Par contre, lorsqu’un logement sera vendu à un bailleur social ou à la commune, les taxes seront abaissées, voire supprimées. À noter que depuis la loi de finances de 2017, la surtaxe pour les résidences secondaires s’élève à 20 % à 60 % dans les villes de plus de 50 000 habitants, une pratique qui va être appliquée à partir de 2022 à Montpellier, Nice, Bordeaux et Marseille. L’objectif est de remettre les biens sous-occupés sur le marché de la location.