Alors que moins de 5 % des pièces utilisées pour les réparations automobiles sont issues du réemploi, le directeur général d’Assurances France, Stéphane Duroule, plaide pour la création d’un vrai marché des pièces détachées d’occasion. Omission du marché du réemploi : un non-sens économique et écologique Souscrire une nouvelle assurance auto coûte aujourd’hui bien plus cher. Rien que pour cette année 2024, les professionnels du secteur s’attendent à une augmentation de 3,5 % de la dépense à supporter par les clients. ImportantCette situation est en grande partie causée par l’explosion du prix des pièces détachées neuves. En à peine deux ans, la hausse enregistrée a été de 18 %. De plus, la complexité des modèles les plus récents a nécessité le remplacement de 70 % des éléments de carrosserie des véhicules sinistrés. Actuellement, seuls 4,9 % des pièces utilisées pour réparer les voitures accidentées sont issus du recyclage. Pour le dirigeant de la compagnie Assurances France, le réemploi des pièces détachées permet pourtant de réaliser 40 % d’économie sur le prix d’achat. De plus, cette pratique présente des avantages écologiques non négligeables en réduisant l’empreinte carbone de la réparation. Car la production de pièces rejette une quantité non négligeable de gaz à effet de serre. Des pièces d’occasion reconditionnées et sécurisées Le marché des pièces d’occasion existe déjà avec un circuit sécurisé qui s’occupe du reconditionnement et de la mise aux normes de chaque élément. Néanmoins, celui-ci demeure confidentiel malgré une loi promulguée en 2017. Selon l’article L224-67 du Code de la consommation, le garagiste a l’obligation de proposer au client une pièce de deuxième main si celle-ci est disponible. L’appréhension des conducteurs conjuguée à la réticence des réparateurs à recourir aux éléments recyclés ralentit considérablement leur utilisation. À titre d’information, les pièces d’occasion vendues bénéficient d’une garantie légale de deux ans. L’accent devra ainsi être mis sur la promotion et la valorisation de cette filière. En temps d’inflation en effet, un marché fonctionnel du réemploi pourrait participer à baisser sensiblement le tarif de l’assurance. Pour l’année 2023, le nombre de voitures sinistrées en France a atteint 6,3 millions pour un coût de réparation avoisine le milliard d’euros. A retenir La création d’un marché des pièces d’occasion permettra de réduire le coût des réparations. Le recours au réemploi aura un impact positif sur le prix de l’assurance. L’utilisation d’éléments de deuxième main pour les réparations reste marginale en France.