Deux ans après son entrée en vigueur, la loi Lemoine visant à réformer l’assurance emprunteur fait l’objet d’un bilan mitigé. Si les objectifs de gain de pouvoir d’achat et d’ouverture du marché semblent atteints, les acteurs alternatifs soulèvent des nuances et des points d’amélioration. Des effets tarifaires contrastés La résiliation infra-annuelle a permis une certaine fluidité du marché, incitant les emprunteurs à comparer les offres. Cependant, la suppression du questionnaire médical a conduit à une augmentation des tarifs des contrats alternatifs, de l’ordre de +10 %. Cette hausse, bien que modérée, relativise l’impact de la loi sur le pouvoir d’achat des emprunteurs. La substitution : un succès à relativiser Les emprunteurs sont de plus en plus nombreux à faire valoir leurs droits concernant l’assurance de prêt. Ainsi, dernièrement, le nombre de demandes de substitution a connu une croissance significative. Néanmoins, selon les acteurs alternatifs, les chiffres doivent être relativisés. ImportantLes impacts positifs de cette croissance ont été atténués par l’effet d’aubaine initial et la baisse des transactions immobilières en 2023. Des garanties à surveiller L’absence de questionnaire médical a fait craindre une diminution des garanties offertes par les contrats alternatifs. Si les exclusions restent marginales pour l’instant, il est important de surveiller l’évolution de la situation à long terme. Aujourd’hui, les acteurs de l’assurance emprunteur ont recours à l’IA et à la data pour l’analyse des risques, ce qui devrait permettre d’offrir des garanties plus personnalisées et compétitives. Des points d’amélioration à apporter Le délai de 10 jours imposé aux prêteurs pour traiter les demandes de substitution est un point de friction. Les acteurs alternatifs militent pour une fluidification du processus. Cela passe par des simplifications administratives, notamment en ce qui concerne la communication du capital restant dû. En conclusion, la loi Lemoine a indéniablement apporté des changements positifs au marché de l’assurance emprunteur. Cependant, les acteurs alternatifs soulignent la nécessité d’un suivi attentif et d’une vigilance accrue sur certains aspects, tels que les garanties et les délais de traitement des demandes. À retenir En vigueur depuis deux ans, la loi Lemoine sur l’assurance emprunteur présente un bilan mitigé selon les acteurs alternatifs. La résiliation infra-annuelle a favorisé la comparaison des offres. En revanche, la suppression du questionnaire médical a entraîné une hausse d’environ +10 % des tarifs des contrats alternatifs. Malgré une croissance des demandes de substitution, les acteurs alternatifs soulignent la nécessité de surveiller attentivement les garanties et les délais de traitement imposés par la loi Lemoine.