Grâce au droit à la résiliation annuelle de l’assurance emprunteur introduit par l’amendement Bourquin, le coût de cette protection obligatoire a légèrement reculé. Concurrence oblige, bancassureurs et compagnies indépendantes ont revu leurs tarifs à la baisse. Cependant, les taux étant toujours très faibles, le montant des intérêts des crédits immobiliers sont souvent inférieurs à celui de la prime d’assurance. Baisse du prix de l’assurance en 2018, mais moins que les taux d’intérêt Bien que les taux immobiliers aient cessé de chuter, et aient même connu de très légères hausses en fin 2018, ils restent à des niveaux très bas. Important Ainsi, selon les courtiers spécialisés en crédit à l’habitat, la moyenne se situe à 1,35 % et 1,55 % respectivement pour une durée d’emprunt de 15 ou 20 ans. Les prêts plus longs sont également de retour et sur 25 ans, les taux tournent autour de 1,75 %. Les acteurs du marché de l’assurance de prêt immobilier ont également diminué leurs tarifs après l’entrée en vigueur de la loi Sapin 2. En effet, les emprunteurs peuvent désormais changer de couverture chaque année en respectant un préavis de deux mois avant la date de signature du contrat de crédit. Pour capter de nouveaux clients, les assureurs leur proposent des conditions financières attractives assorties à des garanties sur mesure. Mais les banques, bien décidées à garder leurs clients, se lancent dans une guerre des prix, les marges confortables générées par ce produit leur permettant d’appliquer des décotes conséquentes. Malgré cette tendance baissière généralisée, l’assurance coûte plus cher que le crédit pour bon nombre de ménages. Hausse du coût de l’assurance en 2019 à cause de la fiscalité alourdie Et l’écart n’est pas près de se réduire. En effet, alors que les taux d’intérêt devraient rester stables, au moins pendant le premier semestre 2019, la cotisation d’assurance augmente avec l’application de la spéciale sur les conventions d’assurances (TSCA) au taux de 9 % à toutes les garanties. Malgré la suppression de la mesure par le Sénat, l’Assemblée nationale a voté la levée de l’exonération de la garantie décès des contrats d’assurance de prêt immobilier. L’alourdissement de la fiscalité entraîne une majoration du TAEA, comme le reflètent les nouveaux barèmes communiqués depuis le 1er janvier par plusieurs enseignes bancaires. En fonction des profils, la hausse de la cotisation varie de 2 euros à plus de 5 euros par mois, les emprunteurs les plus âgés étant les plus impactés. Ce changement risque d’affecter un peu plus le pouvoir d’achat immobilier des ménages modestes, déjà pénalisés par l’envolée des prix des biens et par la réduction des aides publiques à l’accession.