Comme c’était déjà le cas au troisième trimestre, la Banque de France a une nouvelle fois décidé de rehausser ses taux d’usure pour le quatrième trimestre. Cette nouvelle devrait donc réjouir les aspirants à la propriété, notamment les plus modestes qui ont été lourdement pénalisés par la faiblesse des taux d’usure. Ainsi, les nouveaux barèmes applicables pour les trois derniers mois de l’année oscillent entre 2,41 % pour les prêts de moins de 10 ans et 2,68 % pour les plus de 20 ans. Des hausses modérées Initialement, le taux d’usure a été mis en place pour protéger les consommateurs contre d’éventuelles dérives des établissements de crédit. Mais depuis que ces derniers s’évertuent, eux-mêmes, à baisser autant que possible leur taux afin de faire face à la concurrence, le taux d’usure se retourne contre les emprunteurs, en particulier les plus modestes. Pour établir ce taux plafond pour le trimestre à venir, la Banque de France fait la moyenne des taux effectifs pratiqués par les principaux organismes de crédit au cours des trois derniers mois et l’augmente d’un tiers. Ce qui implique que, dans un contexte de taux bas, le taux d’usure se retrouve à un niveau tout aussi moindre. Après le confinement, le taux immobilier a enregistré quelques soubresauts. Même si ces hausses n’ont pas marqué le début d’un retournement de tendance, elles ont été suffisantes pour influencer le taux d’usure. ImportantAinsi, pour les trois derniers mois de cette année, le taux maximal autorisé sera de 2,68 % pour les prêts qui courent sur 20 ans et plus. Il a gagné 12 points de base sur les prêts dont le remboursement s’étale sur 10 ans et plus. Un obstacle en moins En quoi cette remontée profite-t-elle aux emprunteurs modestes ? Avec le confinement et les baisses de revenus des ménages, les banques font preuve d’une prudence plus poussée concernant les conditions d’octroi. ImportantEn l’absence d’apport et de revenus conséquents, le candidat à l’accession doit composer avec une assurance emprunteur plus importante. Ce qui, dans la majorité des cas, entraîne le dépassement du taux d’usure et donc le rejet de son dossier de prêt. De plus, les organismes de crédit doivent observer les recommandations du HCSF qui interdisent, entre autres, l’octroi d’un crédit à un emprunteur dont l’endettement dépasserait les 33 %. Bref, pour le porteur de projet, un taux d’usure plus élevé accroît les chances d’obtention du prêt ; un bol d’air frais dans un contexte rempli d’incertitudes… sauf peut-être pour les meilleurs profils.