Déjà en début d’année, les établissements de crédit ont durci leurs conditions d’octroi de prêts immobiliers conformément aux recommandations du HCSF. Puis, la pandémie est passée par là et ils ont été fortement ébranlés par la crise sanitaire et économique. Résultat : les organismes prêteurs sont devenus plus sélectifs avec les candidats à l’achat. L’accès à la propriété réservé aux plus aisés ? À l’heure de l’émission des fameuses recommandations par le Haut conseil de stabilité financière, beaucoup de voix se sont élevées pour en dénoncer les méfaits. Si leurs arguments avaient du mal à trouver écho en ce temps-là, depuis la crise, ils prennent de plus en plus de sens. ImportantEn effet, dans un contexte où la majorité des ménages accusent une baisse conséquente de leurs revenus, des emprunteurs avec une situation professionnelle à priori confortable voient aujourd’hui leur taux d’effort excéder les fameux 33 % et se retrouvent exclus du marché. Un professionnel du secteur a fait le calcul. Même en obtenant un CDI et en présentant un revenu mensuel de 2 000 euros, un porteur de projet aurait encore une capacité d’emprunt réduite. La mensualité maximale qu’il pourra rembourser sera de 666 euros. Au-delà de ce montant, il dépasserait le taux d’endettement limite. Difficile dans ce cas d’espérer accéder à la propriété, en particulier dans les grandes villes. De plus, en étant fortement impactées par la crise sanitaire, les banques ont accepté (pour le moment) de maintenir leurs taux inchangés, mais elles se montrent de plus en plus sélectives et donnent la priorité aux meilleurs profils, c’est-à-dire ceux qui ont un revenu élevé et qui disposent d’un apport conséquent pour appuyer leur candidature. Les banques ne veulent plus courir de risque Les courtiers immobiliers dénoncent une situation absurde, avec un taux qui reste à un niveau plancher, mais aussi un nombre toujours croissant de dossiers rejetés. Mais à moins que le HCSF ne retire ses recommandations, la balle se trouve dans le camp des organismes de crédit. Pour que les ménages modestes puissent avoir, de nouveau, accès aux crédits immobiliers, il appartient aux banques d’assouplir leurs conditions d’octroi. Toutefois, dans le contexte actuel, il n’est pas sûr qu’elles veuillent courir ce risque.