Serait-ce un tournant pour le marché du crédit ou juste un évènement isolé ? Toujours est-il que la nouvelle devrait ravir les ménages modestes qui aspirent à la propriété immobilière. Par rapport au deuxième trimestre, le taux d’usure pour le troisième a connu une légère hausse, ce qui aura pour effet d’inclure une plus grande proportion d’emprunteurs. Seules les plus longues durées sont concernées Le niveau bas du taux d’usure a pénalisé les ménages modestes, ceux qui doivent s’endetter sur une durée plus longue pour être en mesure de faire face aux remboursements. Ceci tombe à point nommé, puisque seul le taux d’usure sur les prêts courant sur 20 ans et plus a connu une légère hausse. Pour rappel, le taux d’usure est le taux effectif maximal auquel les banques sont autorisées à prêter. Le dispositif a été mis en place pour éviter les tarifications abusives auxquelles pourraient se livrer les organismes de crédit. Important Mais dans un contexte de taux bas et sur fond de concurrence rude entre les établissements, le taux d’usure s’est révélé pénalisant pour les ménages considérés comme « profils à risque ». Plus le taux baisse, plus la proportion d’emprunteurs exclus du marché devient importante. Aujourd’hui, la situation s’inverse un peu puisque, pour le troisième trimestre, le taux d’usure pour les prêts sur 20 ans et plus se situe à 2,57 %, soit une progression de 6 points de base par rapport au trimestre précédent. Les taux d’usure pour les autres durées les plus courantes restent inchangés. Le HCSF et les assurances ne facilitent pas la tâche aux primo-accédants Il faut savoir que le niveau bas des taux d’usure pénalise fortement les primo-accédants et les ménages modestes. Depuis la fin de l’année dernière, le Haut conseil pour la stabilité recommande aux banques de durcir leurs conditions de prêt, de ne pas octroyer un crédit à une personne dont le taux d’endettement dépasserait les 33 %, mais aussi de ne pas accorder une échéance de prêt de plus de 25 ans. L’assurance de prêt est également un obstacle difficile à franchir pour les primo-accédants. Souvent jeunes et débutant à peine dans le monde professionnel, ils sont considérés comme des profils à risque. Par conséquent, lorsque l’assurance pour leur prêt est additionnée au taux brut, le taux effectif qui en résulte dépasse le taux d’usure, auquel cas il est impossible pour les banques de répondre favorablement à leur demande de prêt.