Un communiqué conjoncturel de la Banque de France en date du 6 juillet, les flux de crédit à l’habitat ont à nouveau augmenté en mai après des mois de baisse due au confinement. Toutefois, certains professionnels préfèrent prendre la nouvelle avec prudence, redoutant un simple effet de rattrapage, sans compter la proportion toujours importante de renégociations. Reprise de la production d’emprunts immobiliers en mai Les huit semaines d’arrêt de l’activité n’ont pas épargné le marché immobilier, affectant par extension les performances des établissements de crédit. Mais à la faveur du redémarrage à la mi-mai, la production d’emprunts immobiliers est repartie à la hausse. La Banque de France observe ainsi un Différentiel positif de 7,2 Mds €, après une progression de 0,4 Md€ en mars suivie d’un recul de 0,2 Md€ en avril. L’institution souligne que grâce à ce rebond, Les encours ont atteint un pic jamais atteint depuis mai 2011 ». Ce mouvement s’explique en partie par la finalisation des nombreuses transactions suspendues à cause du confinement. S’y ajoutent les accédants et investisseurs désireux de profiter des conditions de prêt toujours attractives. Mais la part des renégociations parmi les nouveaux dossiers reçus par les organismes prêteurs reste également non négligeable en dépit d’un léger repli, puisqu’elle passe de 47 % à 32 % entre avril et mai. Malgré les contraintes, les courtiers affirment que les chiffres du crédit à l’habitat en mai et juin 2020 sont quasiment revenus à leur niveau de la même période en 2019 . Entre le 1er janvier et le 30 juin 2019 et pendant le premier semestre 2020, 1,5 milliard d’euros de financements ont été accordés. Des conditions d’emprunt attractives qui ne profitent pas à tous Pour les prochains mois, les experts se montrent plutôt optimistes, d’autant que les taux recommencent à diminuer après une très légère augmentation en mai. Les banques n’hésitent pas à octroyer des rabais conséquents pour séduire les profils d’emprunteurs qui les intéressent. Il ne faut pas oublier que le crédit immobilier reste un produit d’appel sur lequel la concurrence est rude. En outre, avec des taux d’usure en hausse depuis le 1er juillet pour les crédits sur 20 ans, c’est une barrière en moins pour les futurs propriétaires jeunes et modestes. Sans compter que ces limitations risquent de redescendre au début du 4e trimestre du fait des TAEG faibles actuels. Important Malheureusement, les recommandations du HCSF entraînent l’exclusion de milliers de potentiels acheteurs. Aucun contrat de prêt ne peut être conclu pour plus de 25 ans, et le strict respect du plafond de taux d’endettement de 33 % est exigé. Seuls les clients les plus solvables ont des chances, d’autant que les banques sont à nouveau très regardantes sur l’apport personnel, qui doit représenter au moins 10 % du coût total de l’opération.