L’affirmation selon laquelle les conditions de financement exceptionnelles actuelles profitent à toutes les catégories d’emprunteur n’est pas tout à fait vraie. En effet, la chute continue des taux peut également jouer en défaveur des demandeurs de crédit, en particulier les ménages modestes. La baisse du taux d’usure, parallèlement à celle du taux effectif, favorise l’exclusion de nombreux dossiers. L’assurance de prêt, le revers de la médaille Les taux affichés par les banques afin d’attirer les emprunteurs baissent à vue d’œil, au point de franchir à chaque fois des seuils historiques. À première vue, ces taux maintenus à un niveau « plancher » semblent faciliter l’accès des ménages à faible revenu au crédit immobilier. Sauf que ce n’est pas toujours le cas. En réalité, il s’agit de taux nominaux. Autrement dit, ils ne déterminent pas le véritable coût d’un emprunt. Important En effet, pour obtenir le coût réel du crédit, il faudrait encore y rajouter l’assurance-emprunteur et les divers frais de dossier. Le montant de ladite assurance sera alors calculé en fonction du risque que représente l’emprunteur. Plus le client est jugé peu solvable ou à risques, plus l’assurance sera élevée. Or, si le taux ainsi déterminé dépasse le taux d’usure fixée par la Banque de France, l’organisme de crédit est contraint de rejeter le dossier, sous peine de se mettre en infraction. Important Pour les ménages à faible revenu, la seule possibilité de baisser ce taux est de négocier l’assurance de prêt. Pour ce faire, l’aide d’un courtier serait la bienvenue. Moins de 3 %, même pour les prêts qui courent sur 30 ans Tous les trois mois, la Banque de France détermine un nouveau taux d’usure en faisant la moyenne des taux effectivement appliqués par les organismes de crédit et en l’augmentant d’un tiers. Pour le dernier trimestre 2019, le taux maximal autorisé pour les prêts à plus de 20 ans s’établit à 2,77 %. Pour rappel, lors du trimestre précédent, ce taux était de 2,97 %. Pour les crédits à plus court terme, c’est-à-dire ceux dont l’échéance n’excède pas 10 ans, il est fixé à 2,67 %.