D’après la Banque de France, le volume des encours des emprunts immobiliers a atteint les 1 000 milliards d’euros en novembre 2018. Un record jamais franchi depuis 1993. Ce chiffre spectaculaire s’explique en grande partie par la forte concurrence entre les banques qui misent sur les tarifs et les taux d’intérêt bas pour attirer la clientèle. Des taux bas qui encouragent les emprunteurs Dans une volonté de soutien au marché du crédit, la Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé de laisser ses taux inchangés : 0 % pour le refinancement ; 0,25 % pour la facilité de prêt marginal ; moins de 0,4 % pour la facilité de dépôt. Cette politique monétaire ultra-accommodante de la BCE a permis de faire baisser les taux de crédit immobilier qui se sont stabilisés à 1,50 % en moyenne l’année dernière. Le maintien de ces taux plancher représente une aubaine pour les banques. Elles peuvent en effet compter sur ces conditions de financement exceptionnelles pour accroître leurs parts de marché, attirer et fidéliser leurs clients. Mais la faiblesse des taux favorise également les emprunteurs. Les foyers les plus vulnérables n’hésitent plus à souscrire, avec la possibilité d’obtenir des durées de remboursement plus étalées. Et les meilleurs profils bénéficient de conditions toujours plus avantageuses. Les emprunteurs fragiles pourtant solvables exclus Malgré la baisse de la rentabilité, la concurrence féroce entre les banques les pousse à ne pas prévoir une hausse des taux à court terme, notamment à l’encontre des profils intéressants. Important Or, si le taux reste bas, le taux d’usure l’est aussi puisqu’il est calculé à partir des montants des prêts accordés par les établissements financiers. Un spécialiste du courtage évoque l’existence d’un cercle vicieux dans le calcul du taux d’usure. En effet, la faiblesse du taux d’usure pourrait écarter les dossiers de certains emprunteurs. Les profils comme les seniors qui ont peu d’apports, mais avec des durées d’emprunt longues sont ainsi susceptibles d’être exclus. À l’inverse, les clients à revenus évolutifs, idéalement des jeunes, sont privilégiés. En ce premier trimestre 2019, la question des taux reste d’actualité face à la hausse des prix de l’immobilier et à la stagnation des revenus. Malgré leur niveau resté bas, de nombreux Français estiment que les mensualités de remboursement de leur crédit pesaient lourd dans leur budget en 2018. Un autre fait devrait également attirer l’attention des banques. Selon une étude de la Fédération bancaire française, le nombre de ménages prévoyant de demander un nouveau prêt immobilier est en recul de 0,8 % de 2017 à 2018.