En dépit des taux d’emprunt historiquement bas, les Français ont perdu du pouvoir d’achat immobilier en 2018. Autrement dit, la surface qu’ils pouvaient s’offrir avec le même budget est réduite. Cela s’explique par la déconnexion importante entre les prix des logements (hausse de +3,5 % en moyenne) et le niveau des salaires (progression de +2 % en moyenne). Baisse de la surface accessible L’année dernière, les prix immobiliers ont continué de grimper pour le grand bonheur des propriétaires, lesquels ont vu leur patrimoine s’apprécier. Bien que cette tendance haussière commence à ralentir, elle n’a pas fini d’impacter le pouvoir d’achat immobilier des Français. Important Selon un récent baromètre, sur un an, les candidats à l’achat ont perdu des mètres carrés. Ce phénomène est observé sur tout le territoire, principalement dans les communes comptant plus de 100 000 habitants (59 %). Exceptionnellement, toutes les communes du Sud-Ouest sont concernées. Dans cette zone, l'envolée des prix immobiliers atteint +9,3 %. Ainsi, à budget équivalent, par rapport à la superficie accessible au dernier trimestre 2017, les acheteurs ont dû renoncer à 5,7 m² sur la même période en 2018, avec une surface moyenne des acquisitions de 63,5 m². Recul des activités sur le marché immobilier De l’avis de courtiers immobiliers, plusieurs facteurs expliquent cette perte de pouvoir d’achat. Première raison avancée : les revenus des ménages n’évoluent pas au même rythme que celui des prix immobiliers. Ce qui n’est pas sans impact sur l’apport personnel des emprunteurs, le coût et la durée de remboursement des crédits immobiliers. D’autre part, la fin des aides au logement ne favorise pas la situation des candidats à l’achat, sans oublier la conjoncture morose qui affecte le moral des ménages. Cette dégradation du pouvoir d’achat entraîne naturellement : la chute de la demande immobilière ; le recul des activités. À titre d’exemple, sur le marché de l’immobilier ancien, le volume des transactions a dégringolé de -6 % en 2018. Certaines provinces accusent un repli plus important, proche de -7 %. Sur l’ensemble du territoire, la baisse est estimée à -5,8 %, alors qu’un an plus tôt, les activités dans l’immobilier ancien s’étaient accrues de +2,4 %.