Malgré la hausse des prix de l’immobilier intervenue dans une grande majorité des villes de France, la conjoncture du marché de l’immobilier actuel avec des taux plus bas que bas a permis de faire évoluer positivement le pouvoir d’achat immobilier des Français dans la très grande majorité des grandes villes de France. Que s’est-il passé en 10 ans ? Le 28e Observatoire du Crédit Immobilier publié par Meilleurtaux.com le 19 mars 2019 a permis d’analyser la période entre 2009 et 2019 et de conclure que les 10 dernières années ont été très favorables pour les emprunteurs, malgré la hausse des prix des biens immobiliers dans cette même décennie. Le pouvoir d’achat immobilier n’a donc pas été réellement plombé par des prix trop élevés, car la baisse des taux a compensé presque partout l’évolution des prix permettant d’augmenter la capacité d’emprunt de 40% à mensualité constante. Quelles sont les villes gagnantes et les villes perdantes ? A part Bordeaux, Lyon et encore Paris dans une moindre mesure, qui ont subi une très forte augmentation des prix, tous les territoires sont gagnants. En termes de pouvoir d’achat immobilier, la situation est plus favorable qu’il y a 10 ans dans 15 villes sur 20. Cessons donc de dire que les prix sont décorrélés et trop élevés ! La réalité est que, mises à part Bordeaux, Lyon, et dans une moindre mesure Strasbourg, Rennes et Paris, la situation est bien meilleure aujourd’hui qu’il y a 10 ans. Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux.com lors du 28e Observatoire des taux. Exemple n°1 : emprunt sur 20 ans en 2009 de 150 000 euros à 5% porté à 210 000 euros à 1,40% en 2019, soit une mensualité de 990€ A mensualité équivalente, les emprunteurs de St Etienne et du Mans gagnent l’équivalent d’un grand deux pièces de 48m2. Le Havre est également une ville qui gagne un grand studio, d’une surface d’environ 30m2, sur cette décennie. Grenoble, Reims, Angers, Dijon et Toulon sont également gagnantes en récupérant entre 18 et 28m2 pour une mensualité équivalente. Néanmoins, certaines villes perdent des m2 dans le même temps, comme Bordeaux, où la baisse des taux n’arrive pas à compenser la très forte hausse des prix du marché de l’immobilier. Les Bordelais perdent ainsi 14m2 de surface pour le même emprunt, tandis que les Lyonnais perdent 9m2 et que les Parisiens, Strasbourgeois et Rennais perdent entre 1 et 3m2. Seuls les Nantais ne gagnent ni ne perdent de pouvoir d’achat immobilier en 10 ans. Cas n°2 : emprunt sur 20 ans en 2009 de 250 000 euros à 5% porté à 345 000 euros à 1,40% en 2019 soit une mensualité de 1650€ Les grandes villes gagnantes pour ce second cas sont encore St Etienne et Le Mans, qui peuvent, à mensualité équivalente, s’offrir entre 75 et 76m2 supplémentaires. Toulon et Le Havre gagnent également l’équivalent d’un 2 pièces de 45m2. Grenoble, Reims, Dijon et Angers sont aussi dans la liste des villes gagnantes en termes de pouvoir d’achat immobilier sur ce cas, car elles récupèrent entre 28 et 34 m2 supplémentaires. En grandes villes perdantes, on retrouve encore Bordeaux, qui perd l’équivalent d’un studio de 25m2, puis Lyon qui perd 15m2, devant Rennes et Strasbourg qui perdent environ une chambre (7 à 9m2) et Paris qui se maintient en perdant un peu moins de 4m2. Une situation exceptionnellement favorable Malgré les villes perdantes, qui restent de véritables exceptions, la décennie a été clairement favorable en matière de pouvoir d’achat immobilier. Ce qui explique d’ailleurs le record des transactions immobilières et notamment ces dernières années. Sans deniers publics, une injection massive de pouvoir d’achat a ainsi été offerte aux Français, et c’est sans compter les renégociations et les rachats des prêts en cours !