Selon différents baromètres, les charges de copropriété ont augmenté entre 3 et 5% en 2018. Une hausse qui comprend notamment des honoraires de syndic en nette croissance, ainsi qu’une augmentation des tarifs de l’énergie l’année dernière. De quoi alerter le gouvernement qui tente à sa manière de freiner la course des prix en la matière. Des charges qui explosent Dans toutes les copropriétés, les charges ont largement augmenté en 2018. Déjà en hausse de 2% en 2017, elles ont pris trois points supplémentaires l’année dernière, selon l’Observatoire de charges de copropriété réalisé par Meilleurecopro. Le baromètre annuel de l’Association des Responsables de Copropriété (ARC) indique quant à elle une hausse de 5% en moyenne des charges. Quel que soit le chiffre que l’on choisit, il reste toujours au-dessus du chiffre de l’inflation en 2018, d’environ 1,8%, et a considérablement augmenté par rapport aux années précédentes. Ainsi, dans une copropriété très bien équipée, les charges tournent autour de 50 euros du mètre carré chaque année, contre environ 21,8 euros par moins dans une copropriété proposant peu de services. Car, rappelons-le, les charges varient en fonction de l’âge de la propriété, de sa taille et des équipements qu’elle propose à ses habitants. Posséder un ascenseur, ou bénéficier d’un gardiennage alourdit notablement les frais, et les charges sont aussi plus élevées dans les petites copropriétés. Paris vs province En moyenne, il faut compter 26 euros de frais par mètre carré pour un an en France, mais selon les villes, les prix varient. Comme souvent, les prix parisiens caracolent en tête. En moyenne dans la capitale, les charges s’élèvent à 40 euros du mètre carré. Pourtant, les frais d’entretien et de gestion des copropriétés sont restés relativement stablesà Paris. En revanche, en province, les charges ont augmenté de plus de 4 points en 2018. C’est à Montpellier que les plus fortes hausses ont été relatées : les charges se sont alourdies de 5,7% dans cette ville du Sud, suivie de près par Toulouse, puis Marseille. A Nantes et à Strasbourg, il faut compter entre 4,2 et 3,6% de plus qu’en 2017. Après Paris, Nice reste la ville de province où les charges demeurent les plus élevées, à 32,6 euros du mètre carré. Lille la suit de près, puis Marseille, autour de 25 euros du mètre carré. Le chauffage collectif, premier poste de dépense En 2018, ce sont les tarifs de l’énergie qui ont le plus augmenté et ont considérablement alourdi la note. Les frais énergétiques ont augmenté de 22,3% pour le fioul, de 12% pour le gaz et 11,5% pour le chauffage urbain. Des prix conséquents, qui impactent nécessairement les charges de toutes les copropriétés du pays. Néanmoins, les frais de gestion des syndics ont aussi grimpé et permis une telle hausse. Ces derniers ont pris 6,5 points en 2018 pour atteindre 6,2 euros du mètre carré en moyenne. Davantage de prestations spécifiques ont été facturées, et les honoraires de base ont été augmentés par la majorité des syndics ce qui explique cet alourdissement. ImportantPourtant, depuis la loi ALUR de 2015, les syndics sont obligés de présenter un contrat-type aux copropriétaires, auquel ils ne peuvent déroger. De même, chaque copropriété doit mettre en concurrence son syndic tous les trois ans, afin de favoriser la concurrence et des prix raisonnables. Malheureusement, de nombreux syndics omettent de présenter leurs contrats-types et les conseils syndicaux oublient aussi de mettre en concurrence leurs organismes de gestion. Face à ces lacunes, et à la virulente hausse des prix, le gouvernement a rappelé en mars les obligations auxquels sont soumis les syndics et annoncé de lourdes sanctions pour ceux qui ne respecteraient pas la règle du contrat-type. D’autres décrets sont aussi prévus pour faire en sorte de baisser ces charges qui augmentent d’années en années.