En 10 ans, le pouvoir d’achat immobilier des Français a augmenté de 36 % en moyenne. De 75 m² en 2009, la surface finançable d’une résidence principale avec la même somme à l’heure actuelle peut actuellement atteindre les 102 m². Pour autant, de fortes disparités sont observées entre les différentes zones géographiques. Gain de pouvoir d’achat immobilier des Français grâce à la chute des taux Depuis 2018, l’envolée des prix des biens immobiliers, ainsi que la réduction des dispositifs d’aide à l’accession (APL accession, PTZ) pèsent sur la capacité d’acquisition immobilière des ménages. Cette dégradation a néanmoins été compensée, au moins partiellement, par une hausse modérée des revenus des Français, mais surtout par la dégringolade des taux d’intérêt des prêts à l’habitat. En effet, entre 2009 et 2019, la moyenne des taux, toutes durées confondues, est passée de 4,7 % à 1,4 %, à quelques centièmes de points de pourcentage des seuils historiques observés en 2016. Mais les candidats à l’achat d’un logement ne sont pas logés à la même enseigne selon la région ou la commune ciblée. Alors que dans les petites villes reculées, l’amélioration est notable, dans les grandes agglomérations, la flambée des prix pénalise les futurs propriétaires. Important Par exemple, en Île-de-France, le gain de surface est de l’ordre de 10,5 %, contre 9 % à Lyon, et il est négatif de 0,4 % à Bordeaux. Distante de seulement deux heures de Paris, appréciée pour sa qualité de vie et son dynamisme, la capitale girondine attire un afflux d’investisseurs, ce qui a fait grimper les prix de l’immobilier de plus de 17 % en un laps de temps très court. Des disparités géographiques importantes Dans le détail, avec une mensualité de 990 euros, le capital qu’il est possible d’emprunter sur 20 ans a grimpé à 210 000 euros en 2019, soit 60 000 de plus qu’en 2009. À Saint-Étienne par exemple, cette augmentation a permis de financer 48 m² supplémentaires, à 162 m². La différence est notable avec les grandes villes de France. Selon les chiffres pour avril 2019, en remboursant 1000 euros par mois, les Parisiens doivent se contenter de 22 m². Pour la même somme, les Bordelais peuvent s’offrir un logement de 45 m², et les Toulousains, 69 m². Les conditions d’emprunt exceptionnelles expliquent la demande soutenue au cours de la décennie et le volume d’opérations immobilières réalisées. Pour 2019, les professionnels du marché anticipent une nouvelle croissance de 2 % des prix des maisons et appartements, aussi bien sur le segment du neuf que de l’ancien. En revanche, aucune remontée brusque n’est attendue du côté des taux d’intérêt. Ce contexte devrait profiter aussi bien aux nouveaux acquéreurs qu’à ceux qui souhaitent renégocier prêt immobilier.