Selon les professionnels de la construction de maisons individuelles, le marché a dégringolé en 2018, le volume de ventes étant passé de 135 000 en 2017 à seulement 120 000, soit un repli de plus de 11 %. Cette tendance menace les emplois, ce qui pousse les acteurs du secteur à interpeller l’État et demander le maintien du prêt à taux zéro après le 31 décembre 2019. Impact du recentrage du PTZ sur les ventes de maisons individuelles Depuis le 1er janvier 2018, les dispositifs publics d’aide à l’accession à la propriété ont été considérablement réduits. L’APL accession a ainsi disparu, tandis que le prêt à taux zéro a subi un coup de rabot. Accessible dans les mêmes conditions qu’avant dans les zones sous tension, il est soumis à limitations dans les communes rurales. Important Le changement sur le PTZ a eu un impact immédiat et notable sur les ventes de maisons individuelles, avec une chute de l’ordre de 10 à 12 % sur les 12 mois de 2018. Le mouvement devrait se poursuivre cette année, avec une diminution supplémentaire de 10 % du nombre de transactions. Les constructeurs indiquent qu’en avril, le taux de baisse global (maisons individuelles et lotissements) avait déjà atteint 7 % en tendance annuelle. Or, le président de la Fédération précise qu’avec une moyenne de 1,8 emploi direct ou indirect par maison bâtie, le différentiel négatif de 12 000 unités représente une perte de 21 000 emplois. Des chiffres similaires sont attendus en 2019. Le maintien du PTZ plébiscité pour préserver les emplois et les ménages modestes Et la chute des ventes n’est pas due à une demande en berne, au contraire. Les Français rêvent d’un logement spacieux et confortable au sein d’un environnement verdoyant. Malheureusement, leurs revenus ne suffisent pas à concrétiser un tel projet, surtout dans le cas des ménages modestes qui habitent dans les zones rurales. En guise de soutien à ces familles condamnées à rester locataires, les pouvoirs publics leur accordent des aides à la rénovation s’ils vivent en centre-ville. Mais contrairement aux idées reçues, ce système ne compense pas le soutien financier aux candidats à l’achat d’une maison. En effet, à cause de défauts cachés, rénover un bien peut coûter plus cher que d’en construire un neuf à la performance énergétique supérieure. L’État aussi est perdant d’un point de vue économique. En accordant un PTZ à un foyer en zone rurale, il ne débourse que 8 000 euros, mais fait entrer 33 000 euros de TVA liée au chantier de construction dans ses caisses. Quant aux collectivités locales, elles perçoivent des milliers d’euros de taxes d’aménagement. Important Les constructeurs réclament ainsi du gouvernement le prolongement du prêt à taux zéro au-delà de 2019 sur l’ensemble du territoire. Ils proposent néanmoins d’assortir son octroi d’un engagement de limitation du terrain à 500 m² afin de maîtriser l’extension des villes.