L’application de la taxe sur les conventions d’assurance à l’ensemble des garanties de l’assurance emprunteur depuis le 1er janvier dernier entraîne un surcoût pour les nouveaux souscripteurs. Les seniors, de plus en plus nombreux à contracter un prêt pour réaliser un projet immobilier, sont les plus pénalisés par la mesure. Le poids de l’assurance pour les emprunteurs âgés représente un frein majeur Les Français de 50 ou 60 ans peuvent profiter des taux d’intérêt faibles actuels pour souscrire un crédit immobilier. Leur part sur la population des emprunteurs s’affiche d’ailleurs en progression depuis quelques années, en particulier la tranche des 50-60 ans, la démarche étant plus complexe pour les retraités. Mais le coût de l’assurance de prêt représente souvent un obstacle majeur. En effet, l’âge aggrave le niveau de risque associé au profil du client, puisque la probabilité de survenance de problèmes de santé augmente, notamment pour ceux ayant des antécédents médicaux. Non seulement les seniors paient donc plus cher que les autres pour l’indispensable couverture, mais l’alourdissement de la fiscalité entré en vigueur cette année va tirer le montant de leur prime d’assurance vers le haut. La réduction notable de la capacité d’emprunt contraint certains candidats à l’accession à la propriété à revoir leurs ambitions à la baisse, voire à renoncer à leur projet. La taxation de la garantie décès majore le coût de l’assurance emprunteur Pour rappel, avec la loi de Finances pour 2019, la garantie décès de l’assurance de crédit immobilier est désormais soumise à la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA), au même titre que l’invalidité et l’incapacité de travail. Or, la garantie décès compose l’essentiel de la protection pour les seniors à la retraite, puisque le fait de ne plus exercer une activité professionnelle les dispense des garanties invalidité et incapacité de travail. À l’inverse, par exemple pour les jeunes cadres, la part de la garantie DC sur la cotisation totale n’est que d’environ 60 %. Au taux de 9 %, la taxe entraîne un surcoût mensuel de quelques euros pour un contrat standard, mais la note est logiquement plus salée en cas d’ennuis de santé. Or, la retraite est synonyme de baisse des revenus pour la plupart des Français, sans compter le relèvement de la CSG et les pensions sous pression, qui affectent le pouvoir d’achat des plus de 50 ans. Une comparaison minutieuse de plusieurs offres s’impose avant tout engagement auprès d’un assureur, afin de trouver une couverture adaptée à sa situation à un prix raisonnable.