Si l’État se fait habituellement un sang d’encre pour la dette publique, cette fois-ci, c’est l’endettement du secteur privé qui fait parler de lui. Alors que l’endettement privé de la zone euro est à la baisse, le niveau en France poursuit son envolée, atteignant un taux de 133 % du PIB au dernier trimestre 2018. Une situation à risque pour les entreprises françaises Important Selon les statistiques dévoilées par la Banque de France, le taux d’endettement du secteur privé est en hausse par rapport à la moyenne européenne de 118 %. Les chiffres font état d’un endettement de 133,3 % du PIB pour le secteur privé non financier en septembre 2018. Un niveau qui n’a cessé de progresser depuis le dernier trimestre 2017, avec un taux de 129,7 % à l’époque. La France se hisse alors en pole position dans la zone euro, devant l’Espagne (125,1 %), l’Italie (106,7 %) et l’Allemagne (91,4 %). Un taux qui reste toutefois inférieur à celui d’autres grandes puissances économiques, comme le Japon et les États-Unis qui enregistrent 149 % à la même période. Important Cette explosion de l’endettement des sociétés françaises s’explique en partie par les taux d’intérêt très bas qui boostent les crédits (une moyenne de 1,56 % en 2018 selon S&P Global Ratings). Seulement, cette situation n’est pas dénuée de conséquences pour les entreprises, notamment des risques de liquidité, surtout qu’une partie de la dette est à taux variable. Les banques doivent mettre en place un matelas de sécurité Important Alarmé par ce constat, le Haut Conseil de Stabilité Financière, à qui incombe la régulation du système financier, demande aux banques de faire des réserves afin de pallier un éventuel retournement de situation en leur défaveur. En renforçant leurs fonds propres, les institutions financières peuvent ainsi maintenir leur capacité à prêter, et de ce fait continuer à octroyer des crédits, surtout aux entreprises dépendantes du financement bancaire. La dynamique commerciale dans le domaine du crédit concerne aussi les ménages, avec les prêts immobiliers et à la consommation. L’endettement de ce segment s’est établi à 59,2 % l’année dernière. Si les crédits immobiliers participent grandement à cette tendance, leur taux fixe permettrait de limiter les risques, et il n’y aurait pas lieu de prendre des mesures spécifiques à leur encontre.