Actuellement stables ou en légère baisse, les taux de crédit immobiliers ne devraient pas remonter dans l’immédiat. Selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, ils sont même retombés à leur niveau de l’été 2017. Pour les candidats à l’accession à la propriété, la période est donc propice à la concrétisation de leur projet. Les taux de crédit immobilier restent très compétitifs Entre février et mars 2018, les taux des prêts immobiliers n’ont quasiment pas bougé, indiquent les courtiers immobiliers. La moyenne toutes durées confondues avoisine toujours 1,47 % hors assurance emprunteur et frais annexes après un repli de deux points de base par rapport à janvier. Elle est ainsi à peine supérieure au record de 1,31 % observé en novembre 2016. Tous les taux bruts moyens sont proches de leur seuil historique : 1,50 % sur 15 ans, de 1,70 % sur 20 ans ou encore de 1,90 % sur 25 ans. L’analyse des barèmes à notre disposition révèle que pour 85 % des banques, les prêts 20 ans sont accordés avec un taux brut inférieur à 1,90 %. Pourtant, plusieurs facteurs laissent présager une hausse, à commencer par l’inflation passée de 0,5 % en novembre 2016 à environ 1,3 % aujourd’hui. Quant à l’OAT TEC 10, indicateur de référence pour la fixation du coût des prêts à l’habitat, il a progressé de 100 % sur la période. Suivant les recommandations de la Banque de France et du comité de Bâle, les banques devraient cesser de rogner sur les marges déjà minimes des emprunts logement, d’autant que la récente réforme de l’assurance emprunteur risque de réduire leurs parts sur un marché très rentable. Les banques misent sur les taux bas pour conquérir de nouveaux clients Alors, pourquoi ce statu quo ? Les objectifs commerciaux élevés que les banques se sont fixés pour 2018 les contraignent à proposer des crédits immobiliers pas chers pour séduire les emprunteurs, quitte à se rattraper ensuite sur les produits additionnels souscrits par ces nouveaux clients. Important Ainsi, malgré des taux déjà bas, les établissements prêteurs n’hésitent pas à appliquer des décotes aux meilleurs profils d’emprunteurs. Nous avons ainsi relevé des dossiers à 0,90 % sur 15 ans (contre 1,35 % en moyenne) ou 1,20 % sur 20 ans (moyenne à 1,70 %). Certaines enseignes relancent même les crédits de très longue durée, qui peuvent se rembourser sur 30 ans, voire 35 ans, à des taux intéressants, puisqu’ils se situent respectivement à 2 % et 2,55 %. Les jeunes primo-accédants, les ménages qui se lancent dans un investissement locatif, ou encore les multipropriétaires désireux de limiter leurs mensualités peuvent en bénéficier. Les banques pourraient relever leurs taux dans les semaines à venir Il reste que les banques devront à un moment ou un autre, relever leurs marges, surtout dans un contexte de hausse de l’inflation et des indices financiers, mais l’ampleur du mouvement reste incertaine. Pour notre président, un accroissement de 50 points de base entraînerait l’exclusion de 5 % des potentiels acquéreurs. Les autres seraient épargnés, comme les primo-accédants des zones A et B1, qui grâce au PTZ, ne paient d’intérêts que sur 60 % du prix du bien. Les investisseurs sont pour leur part protégés par la possibilité de déduire les intérêts d’emprunt de leurs revenus fonciers. Par ailleurs, les banques élargissent ou adaptent leur offre pour donner accès au plus grand nombre à des prêts bon marché. Important Des prêts de faible montant, gratuits ou à taux bonifiés, aident à compléter les petits budgets. Pour d’autres, une durée de remboursement allongée compense l’effet de la hausse des taux. Enfin, la délégation d’assurance emprunteur, qui consiste à recourir à une couverture externe moins onéreuse, permet de réduire notablement le coût total du financement, en particulier pour les emprunteurs jeunes et en bonne santé.